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Entre infini et au-delà de Cyrlight



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Informations

» Auteur : Cyrlight - Voir le profil
» Créé le 21/03/2014 à 11:19
» Dernière mise à jour le 29/11/2014 à 19:31

» Mots-clés :   Action   Drame   Fantastique   Mythologie   Suspense

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Chapitre 216 : Aussi loin que tes rêves
Aussi loin que tes rêves - Atlantide, l'empire perdu


Comme Cassy s'en doutait, Léa accepta sans la moindre hésitation de partir avec Circé. Sa venue ne sembla même pas l'étonner, à croire qu'elle en avait déjà été avertie à l'avance. Son départ, cependant, causa quelques tumultes au sein de la Confrérie, à cause des divergences d'opinions.

A l'instar de Chloé, Marion jugeait intolérable que la meneuse l'ait autorisée à suivre l'humaine légendaire, et ne manquait pas de le faire savoir, contrairement à Esméralda qui n'en pensait pas moins mais qui possédait suffisamment de tact pour ne pas en faire constamment la remarque désobligeante.

Tina, elle, se moquait éperdument de la notion du bien et du mal, dans cette histoire. La seule chose dont elle se souciait était d'avoir à nouveau perdu sa meilleure amie. La dernière fois qu'elle avait dû rester avec Circé, elles ne s'étaient pas revues des mois durant. Abattue, elle passa plusieurs heures enfermée dans sa chambre à pleurer l'adolescente.

Cassy fut soulagée de trouver, à défaut d'un soutien, un certain calme auprès des Gijinkas. Ils ne lui parlaient pas de sa décision et cela la soulageait. Elle ne pouvait plus supporter le regard accusateur de ses autres consoeurs, à l'exception de Yohanna qui se contentait d'éluder la conversation lorsqu'on lui demandait son avis.

Cet événement avait tellement alourdi l'atmosphère dans leur groupe que la dresseuse s'inquiétait pour leur mission. Elle devrait partir le lendemain matin pour Voilaroc, or elle craignait qu'avec l'animosité de la Ranger et les reproches muets de la gitane, cela ne soit un véritable désastre.

L'horloge sonna neuf heures quand elle sortit de sa torpeur. Etendue dans la vaste baignoire que comportait la salle de bain de Cynthia, elle s'efforçait de se détendre, au point qu'elle avait manqué de s'assoupir. Comme l'eau était désormais fraîche et la mousse évaporée, elle posa ses pieds sur le tapis antidérapant avant de s'emmitoufler dans un peignoir molletonné.

Devant le miroir, elle défit la barrette qui retenait ses cheveux sur sa nuque, coiffure improvisée pour qu'ils ne se mouillent pas. Elle les secoua, puis observa avec attention son reflet. Elle fut heureuse que Sven ne soit pas là pour la voir, car son apparence actuelle l'attirerait sans doute moins que de coutume.

Elle avait perdu beaucoup de poids depuis qu'elle avait quitté Ebénelle : elle s'exerçait plus encore qu'avec Sandra, or elle ne possédait pas beaucoup d'appétit à l'heure des repas à cause de la pression qui pesait sans cesse sur ses épaules. En l'absence de Lilith, elle devait la porter seule, mais cela commençait à devenir ingérable. Elle en perdait également le sommeil, raison pour laquelle des cernes violacées se découpaient sur son teint blafard.

Etant donné qu'il lui fallait encore retrouver Vlad dans sa chambre, bien que personne ne soit au courant, elle étala un peu de fond de teint au-dessous de ses yeux et s'appliqua une légère couche de blush sur ses joues. Après avoir passé un rapide coup de peigne dans ses mèches brunes, elle éteignit la lumière de la salle de bain.

Celles qui vivaient dans l'appartement de Lucio étaient toutes déjà parties et elle songeait que ses amies restantes se trouvaient dans leur pièce respective, mais elle se trompait. Elle sursauta en devinant une présence sur le canapé alors qu'elle traversait l'immense salon.

- Tina ? Tu m'as fait peur.
- Je suis désolée.

L'adolescente tourna dans sa direction son visage rougi par les larmes qu'elle était finalement parvenue à tarir. Elle garda le silence un moment, puis finit par déclarer d'une voix rauque d'avoir tant pleuré :

- Moi, je ne t'en veux pas.
- Tu dois bien être la seule. Pourtant, si quelqu'un devait être fâchée du départ de Léa, ce serait toi.
- Elle va laisser un grand vide parmi nous, et particulièrement dans mon coeur, mais elle a suivi Circé de son plein gré. Tu ne l'as pas forcée : sa décision était déjà prise. Et puis, je me rassure en me disant qu'au moins, avec elle, elle est beaucoup plus en sécurité qu'avec nous. Elles n'auront pas à redouter l'attaque des Gijinkas ou de la Team Galaxie, n'est-ce pas ?
- Non. De toute façon, Eric ne s'en prendrait jamais à une humaine légendaire. Il ne sait même pas que nous sommes avec elle. C'est vrai que, où qu'elle soit désormais, elle n'a plus rien à craindre.
- Tu te rends compte ? Il y a quatre ans, nous étions encore élèves à l'Ecole des dresseurs, et maintenant... Est-ce que tu savais, à l'époque ?
- De quoi ?
- Que nous en serions là aujourd'hui ?
- Non, répondit Cassy dans un murmure. La seule chose dont j'étais certaine à l'époque, c'était de la mort de mes parents. Je ne m'attendais pas à ce que cela implique une infinité d'histoires entremêlées, et encore moins d'autres personnes que moi-même. Je crois que nous avons repoussé bien au-delà de ce qu'elles sont les limites du rationnel.
- Cela te fait peur ?
- Autrefois, oui. J'étais terrifiée. Maintenant, je me sens étrangement toute vide. C'est comme... comme si je ne parvenais plus à ressentir la moindre émotion. Je ne m'inquiète pas pour ce que me réserve l'avenir. La seule chose que je regrette, c'est de vous y voir impliquées.
- Si tu avais pu choisir entre porter ton glyphe ou y renoncer, qu'aurais-tu fais ?
- Etonnamment, je pense que je l'aurais gardé. Au début, je l'ai haï de tout mon être, mais après des années perdues à chercher mon identité, il m'a appris qui j'étais vraiment : le dragon. J'ai changé de nom, d'apparence... même de camps, à plusieurs reprises, mais le symbole, lui, est toujours resté.

Tina l'approuva d'un signe de tête avant de se lever du canapé en cuir. Sa robe de chambre en laine jaune balayait le sol dans son sillage. Elle contourna les meubles pour parvenir à sa hauteur.

- J'ai trouvé cela dans ses affaires. Je crois qu'elle te la destinait.

Après avoir marqué une légère hésitation, elle lui remit une enveloppe épaisse sur laquelle le nom de la jeune femme était inscrit de l'écriture ronde de Léa. Elle la remercia et la fillette s'apprêtait à prendre congé lorsqu'elle l'interrogea en la regardant par-dessus sa frêle épaule :

- Honnêtement... Tu crois que nous allons nous en sortir ?
- Honnêtement ? Non.

L'adolescente ne fut pas effrayée de sa réponse. Au contraire, elle sembla même satisfaite de sa franchise. Elle lui souhaita bonne nuit, puis disparut par la porte de sa chambre, restée entrouverte.

La dresseuse s'installa sur l'accoudoir, les jambes repliées conte son buste, pour pouvoir lire à la lueur de la petite lampe du salon la lettre que la porteuse du glyphe plante avait laissé à son attention. Elle glissa un doigt sous le rabat, qu'elle déchira sur toute la longueur car elle ne parvint pas à le décoller.

Cassy,

J'imagine que tu as compris le réel motif de la venue de Circé. Tu es au courant du secret, tu sais donc que nous seules avons une chance de l'arrêter. Elle a besoin de moi car je suis la seule à être dans la confidence, et qu'il nous faut encore mener quantité de recherche avant de pouvoir fomenter un plan.
Je suis navrée de vous abandonner quand vous avez tant besoin de moi, mais je serai sûrement plus utile à notre cause si je m'en vais. Je suis meilleure botaniste que combattante, tu as dû t'en apercevoir.
Je ne suis pas sûre que Circé m'approuverait, mais n'étant plus là pour vous prodiguer mes soins, il fallait bien que je comble mon absence autrement. Tu trouveras ci-joint une liste de potions et de cataplasmes élémentaires qui vous seront utiles en cas de blessures. Certes, cela ne sera pas aussi efficace que mes gants, cependant je ne peux pas mieux faire.
Ne perds jamais espoir, car si nous réussissons notre part de la mission, nous aurons toujours une chance de gagner.
Veille bien sur Tina, ainsi que sur les autres. Vous allez me manquer.

Léa


La jeune femme eut un léger pincement au coeur lorsqu'elle effleura du bout des doigts le glyphe dessiné à côté de sa signature. Elle redoutait le pire. Circé ne souhaitait pas la mettre en sécurité, mais solliciter son assistance pour percer davantage Arceus à jour. En approchant leur ennemi d'aussi près, elles ne feraient que se mettre encore plus en danger.

Si seulement elle possédait un moyen de contacter Lilith, elle aurait pu l'informer du départ de sa consoeur en espérant qu'elle parvienne à convaincre la maîtresse des poisons de revenir sur sa décision, malheureusement c'était impossible. De toute façon, si elle renonçait à chaque fois que le danger lui paraissait trop grand, elle ne réussirait jamais à les mener à la victoire.

Elle remarqua ensuite le post-scriptum, griffonné en hâte au bas de la page. En le lisant, elle s'aperçut que Léa ne pouvait plus être considérée comme une enfant fragile. Elle était désormais une digne porteuse de glyphe, au courage indéniable. Elle n'avait pas pris conscience de ce changement brutal, mais il lui apparaissait désormais clairement.

Dans une petite boîte, au fond de mon armoire, fermée par un cadenas qui ne se déverrouille qu'avec ma date de naissance, il y a une fiole du poison de Circé. Si vous n'en avez pas l'utilité avant, remets-la à Sven. Rappelle-toi que je le lui avais promis pour sa sarbacane.

Cassy ne voulait pas déranger Tina en allant récupérer le coffret sur le champ, aussi choisit-elle d'attendre le lendemain matin. Elle l'amènerait avec elle à Sinnoh -non sans avoir pris maintes précautions avec auparavant-, où elle serait plus en mesure de le remettre à l'espion. Elle craignait qu'il n'en fasse un mauvais usage, toutefois elle savait, au plus profond d'elle-même, qu'il ne le retournerait pas contre elles.

Elle étouffa un bâillement, puis plia la lettre de son amie qu'elle conserva à la main. Elle la rangerait soigneusement là où personne ne la trouverait jusqu'à ce qu'elle trouve un moment pour la détruire. Il ne fallait pas que la mention du secret d'Arceus, aussi brève fut-elle, tombe dans les mains de n'importe qui, pas même de ses consoeurs. Elles ne devaient pas porter ce fardeau supplémentaire.

Les paupières lourdes, elle se leva. Elle était fatiguée, or il lui fallait encore rejoindre Vlad pour son "apprentissage". Lassée par tout cela, elle songea avec amertume que toute cette histoire semblait au moins se rapprocher inextricablement de la fin. Bonne ou mauvaise, elle n'aurait sur le dire, mais de la fin quand même.