Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Cinhol, le Royaume Perdu de Malak



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Malak - Voir le profil
» Créé le 24/01/2014 à 09:02
» Dernière mise à jour le 27/07/2018 à 22:50

» Mots-clés :   Aventure   Fantastique   Médiéval   Présence de Pokémon inventés   Région inventée

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 27 : La royauté se heurte
À chaque fois que je voyais l'épée de mon ami, je remarquais qu'elle aussi semblait changer. Elle devenait comme avide de sang, et d'un certain point de vue, plus puissante encore. Mon ami devenait de plus en plus fanatique, et personne à part moi ne remarquait rien. Tout le monde ne l'appréciait que plus encore pour son zèle à tuer les républicains.



*****



Retour de nos jours...



Sitôt le récit de son oncle terminé, Nirina convoqua son général en chef des armées de Cinhol, le duc Barneas. Un des hommes les plus craint à Cinhol et surtout ailleurs, à cause de sa réputation de sauvagerie inégalée. C'était un fou, Nirina le savait. Une espèce de bête sauvage qu'on ne pouvait contrôler que si on lui donnait sa dose de sang quotidienne. Mais il était utile à Nirina. Il inspirait la peur et c'était un bon général. En fait, il était originaire de la Tribu des Chevaux. C'était un lointain cousin de la mère de Nirina. Au début, les soldats et les autres officiers avaient fait part de leur mécontentement d'avoir à servir sous les ordres d'un étranger au royaume, mais après que Barneas avait fait une petite démonstration en dévorant lui-même plusieurs personnes qui contestaient son autorité, il n'avait plus eu de problème.

- Ma reine... commença doucement Astarias. Que comptez-vous faire avec Barneas, s'il m'est permit de poser la question...

- Je vais le lâcher sur Naglima, répondit Nirina. Il devra tout raser, et surtout, me rapporter la tête de tout ces traîtres. Isgon, sa famille, Deornas... et ce bâtard qu'a engendré mon père, et qui aurait dû périr bien avant.

Ryates, qui était aussi présent, hocha la tête.

- Que voilà une riche idée, Majesté. Si vous me le permettez, j'aimerai y aller moi aussi, pour assister Barneas avec ma magie...

- Ne te fiche pas de moi, Patriarche ! Gronda Nirina. Si tu veux aller là-bas, c'est uniquement pour récupérer les deux épées !

Ryates s'inclina.

- Je ne peux rien cacher à Votre Majesté.

- Ma reine, envoyer Barneas là-bas est folie ! Protesta Astarias. Naglima est très peuplée, et pas que de traîtres. Il va tous les supprimer, et ne s'arrête pas à Naglima. Il va mettre le Rimerlot à feu et à sang !

- Et donc ? Dit distraitement Nirina.

- Ce sont nos plus fidèles alliés depuis près de trente ans ! Beaucoup de nos nobles en font parties...

- Isgon m'a trahi au profit de votre traitre de fils, et sans doute maintenant va-t-il lécher les bottes d'Adam. Si le chef est un serpent, les sujets le sont également.

- Majesté...

Nirina perdit patience et pointa le bout de Peine sur la gorge de son oncle. Ses yeux d'ordinaires d'un bleu limpide s'étaient assombris, et étaient devenus presque noirs.

- Tu oses me défier, Astarias ? Ou alors veux-tu peut-être rejoindre le bâtard de ton frère pour te prosterner devant lui ? Parle maintenant avant je ne perde patience ! Le fait que tu sois mon oncle ne te protègera pas longtemps...

Le chevalier se mit à frissonner. L'aura qui s'échappait de sa nièce était si sombre, si violente... comme celle de Ryates quand il avait tué Rushon, et qu'il portait la même épée maudite que Nirina tenait aujourd'hui. Astarias regarda la lame noire un instant, et cet instant suffit pour lui faire prendre sa décision.

- Je vous ai juré allégeance alors que vous étiez à peine née, Majesté. Je vous ai servi durant toutes ces années. Vous trahir m'est aussi impossible que de m'arracher le cœur à mains nues à travers mon armure.

Nirina baissa Peine, et son ton se radoucit en même temps que ses yeux retrouvèrent leur couleur originale.

- Bien. J'ai toujours apprécié votre loyauté et votre présence, mon oncle. Je serai triste si je devais les perdre.

- Je ferai toujours mon devoir envers vous, ma reine. Ainsi que je l'ai juré à votre père, à vous-même, et à mon âme de chevalier.

- Tant mieux. Alors, tu ne verras pas d'inconvénient à te rendre à Naglima avec Barneas et Ryates ? Trouves-moi Adam Velgos, et apporte-moi sa tête. Je te promets que j'ordonnerai à Barneas de se retirer du Rimerlot dès que je l'aurai. Pour Deornas, si vous pouvez le faire prisonnier, je préfèrerai. Je lui dois au moins un procès en règle. Par contre, pas de quartier pour Isgon et ses nobles.

Astarias se releva et se tapa du poing sur le cœur. Puis il quitta le salon royal et se rendit sans tarder aux écuries pour faire seller son cheval. Oui, il allait aller à Naglima, mais immédiatement, pas avec ces fous de Ryates et Barneas. Il allait y rencontrer son neveu pour parler et passer un marché. Ce serait contre les ordres de sa souveraine à qui il avait juré une fidélité éternelle, mais ça serait pour son bien. Et son bien passait avant ses propres ordres.


***


Adam n'avait jamais rien possédé. Du moins quelque chose de précieux, à laquelle il tient et adore plus que tout. Or, on lui avait donné pas mal de chose ces derniers jours. Déjà, un nom : Haldar. Un père, qu'il n'avait jamais rencontré, mais un géniteur tout de même dont il découvrait enfin l'identité. Une demi-sœur, qui se trouvait être sa pire ennemie et une despote notoire. Ensuite, une couronne, et le royaume qui allait avec, même s'il devrait se battre pour le conquérir. Puis des sujets, des hommes et des femmes qui se courbaient devant lui, prêt à accéder à ses moindres désirs. Et enfin, une fiancée.

À part la fiancée, Adam se fichait du reste. Il aurait même préféré s'en passer, et rester tel qu'il était. Mais c'était un tout. Soit il prenait l'ensemble, soit il n'avait rien. Et pour Ylis, Adam aurait accepté n'importe quoi. Aujourd'hui, avec la promesse de vivre avec elle, il se sentait prêt à défier Nirina face à face pour la seule joie de faire d'Ylis sa reine. Il ne réalisait pas encore trop bien son bonheur. Il n'était pourtant pas dupe des enjeux. Quand bien même il aimait Ylis autant qu'il était possible d'aimer, il savait que celle-ci ne l'épouserait que pour sa couronne. Mais Adam croyait, ou du moins espérait, qu'Ylis l'appréciait bien quand même, et qu'avec le temps, elle en viendrait à l'aimer autant qu'il l'aimait.

Bon, pour l'instant, ils n'étaient que fiancés, et selon les coutumes locales, ni elle ni lui, qui était pourtant roi en devenir, n'avaient le droit de se fréquenter... de façon intime. Le mariage était prévu pour dans deux semaines, Adam saurait patienter jusque là. Surtout qu'il savait qu'il se montrerait gauche et timide face à elle. Il avait tant désiré Ylis que maintenant qu'elle allait être à lui, il ne savait pas comment réagir face à elle. Il était un parfait novice dans les relations entre les genres.

Désormais donc, il passait la plus grande partie de son temps sur son trône, à réfléchir à son futur avec Ylis, et à donner de vagues réponses pour tous les sujets qui ne concernaient pas son mariage. Shinobourge vint même lui cogner le crâne au bout d'un moment, pour lui remettre de l'ordre dans les idées. Tous les soirs, il dinait en compagnie du duc Isgon et de ses enfants, ainsi que de Deornas. Ylis était toujours à ses cotés, toujours radieuse. Adam avait parfois du mal à se concentrer sur la nourriture ou sur la conversation, même quand Isgon lui conta plusieurs anecdotes à propos de son père.

- Oui, on s'est souvent affronté au début, Rushon et moi ! Bougre d'Arceus, j'en garde encore plusieurs cicatrices ! Mais, que les enfers me prennent, c'était l'homme que je respectais le plus ! J'ose espérer que vous n'ayez pas hérité que de son visage, mon roi.

Adam acquiesça vaguement, les yeux perdus dans ceux d'un vert émeraude d'Ylis.

- N'empêche que je suis vraiment curieux à propos de votre mère, foutre dieu ! Poursuivit le duc. Je sais que Rushon n'aimait pas sa femme, mais faire un bâtard dans son dos - sauf votre respect, Majesté - n'était pas très diplomatique pour lui qui était très attaché à la paix. Hélas, je n'étais pas là à l'époque, mais bien au chaud à Naglima. Mais j'imagine que ce bougre d'Astarias doit être au courant lui. Il était le confident de Rushon.

- Père ne m'en a jamais parlé, en tout cas, intervint Deornas. C'est logique en même temps, si même Nirina l'ignorait.

Adam ne s'intéressait pas plus que ça au sujet. Qu'importe avec qui Rushon Haldar avait couché, après tout. Sa mère était morte et enterrée depuis longtemps. La seule personne qui l'ai vue vivante est Sophia, l'intendante de l'Académie. Ceci dit, Adam avait réussi plus ou moins à coller les morceaux de l'histoire, et en avait conclut que c'était surement Ryates qui avait tué ses parents. C'était d'ailleurs ce qu'il lui avait plus ou moins dit la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Un acte qu'Adam voudrait bien lui faire payer quand le royaume serait à lui. Ce Ryates avait empoisonné assez de vies. Lui et Uriel. Tout était de leur faute. Sans eux, il aurait pu vivre sa vie à Cinhol, en tant que prince, en profitant de ses parents. C'était aussi eux qui avaient fait de Nirina ce qu'elle etait, alors qu'elle aurait pu être une sœur aimante pour Adam.

Ce désir de reprendre en main son destin le fit participer plus activement aux réunions stratégiques et militaires. Il commença à comprendre, peu à peu, de quoi parlaient tous ses généraux et conseillers, et se mit à faire lui-même des suggestions. En peu de temps, il s'était parfaitement intégré aux nobles et aux militaires, et tout le monde l'avait accepté, comme s'il était là depuis toujours. Telle était sa place, après tout, du fait de son sang. Les Haldar avaient toujours été de grands meneurs et seigneurs de guerre. Alors qu'un soir, il lisait depuis un moment un assez gros volume sur l'art de la guerre dans la bibliothèque du château, désormais vide, il sentit des mains se poser sur ses épaules et les lui masser agréablement.

- Que doit contenir de si merveilleux ce volume pour vous retenir ici à une heure du matin, sire ? Lui demanda Ylis.

Adam sentit son souffle chaud contre sa joue, et en fut comme enivré.

- Le moyen de reprendre mon royaume, sans doute...

Ylis éclata de son rire si cristallin.

- Vous parlez déjà comme un roi, mon seigneur. Techniquement, ce n'est pas votre royaume, mais celui de Nirina. Elle a été légitimement nommée reine par ordre de succession. Ce que nous faisons, c'est un Coup d'Etat.

- Ylis, je vous ai dit de ne pas sortir ces titres pompeux quand nous sommes seuls... Plus que votre roi ou votre fiancé, je veux toujours être votre ami.

- Et vous l'êtes toujours, affirma la jeune fille. Mais un ami qui se nomme Haldar n'est pas comme tous les amis.

- Je ne vois pas votre père donner du « mon seigneur » à Rushon Haldar pourtant.

- Mais mon père, c'est mon père. Peut-être préférez-vous que je me mette à parler comme lui, foutre de dieu ? Ou que je me laisse pousser la barbe ?

Adam laissa échapper un petit gloussement. Belle, intelligente, gentille, et drôle par-dessus le marché. Difficile à croire qu'elle soit la fille du duc Isgon. Adam se leva pour la regarder de face. Son visage était bien plus intéressant que les Grandes Stratégies Militaires de Wulard Hiusdor.

- Et vous, que faites-vous ici à cette heure ci ? Lui demanda-t-il.

- Allez savoir ? Je profite peut-être de mes dernières nuits de célibat pour visiter mes amants secrets.

- Diable, votre père m'a arnaqué alors, sourit Adam. Il m'a promis une épouse vierge.

- Vous allez devoir inspecter la marchandise vous-même très bientôt, ô grand roi.

Adam se sentit fondre. Un tel regard, de tels yeux ne devraient pas être autorisés. Il se sentit attiré vers son visage par une force dépassant toute mesure et contre laquelle il ne pouvait résister. Mais au dernier moment, Ylis posa ses doigts contre ses lèvres, avec un sourire taquin.

- Pas encore, sire. Mon père tient aux traditions.

- Au diable ses traditions, marmonna Adam, mais en reculant quand même. Je suis sûr qu'il attraperait une crise s'il apprenait les mœurs de mon monde concernant les relations homme-femme.

- J'aimerai bien voir l'Ancien Monde un jour. Ça a l'air merveilleux. Voudriez-vous m'en parler, sire ?

- Je le ferai, si désormais tu m'appelles Adam et que tu me tutoies quand nous sommes seuls.

- Marché conclu, Adam.

Et le jeune homme passa toute la nuit à lui parler de son monde, alors qu'ils s'étaient tous deux adossés contre la rambarde de la fenêtre, en regardant le ciel étoilé, la tête d'Ylis reposant sur l'épaule d'Adam. Ce fut ainsi qu'ils s'endormirent, et qu'Adam dut faire promettre à la bibliothécaire qui les trouva comme ça le matin de n'en dire mot à personne, et surtout pas au duc. Comme Adam n'avait que peu dormi, il ne fut pas vraiment présent pour les audiences qu'il donnait au peuple ce jour là, somnolant à moitié. Et il ne remarqua l'identité de sa dernière suppliante que lorsqu'il reconnu sa voix moqueuse.

- Tremblez pauvres mortels, car le puissant roi va rendre sa justice en dormant !

Adam cligna des yeux, et reconnu Leaf qui le regardait d'en bas du trône. Adam avait presque oublié sa présence au palais, ainsi que celle d'Anis et de Syal. Il s'en sentit immédiatement coupable. Avec tout ça, il en avait oublié ses amies qui l'avaient accompagné dans cette galère.

- Leaf... Désolé je... euh... des longues nuits de travail, tu vois ?

- Je connais. Mon père a toujours vécu ça, et pourtant il n'est pas roi, juste ambassadeur. Alors, comment ça va, du haut de ton trône ? La tête ne devient pas trop lourde ? Les chevilles peuvent toujours te porter ?

Adam distingua clairement une note d'amertume dans sa voix, et l'interpréta comme le juste reproche d'avoir été totalement ignorée ces jours durant.

- Je m'excuse de n'avoir pas été très présent ces jours ci, dit-il d'une voix qu'il espérait contrite. Beaucoup de choses se sont passées...

- Pas de problème, dit Leaf sans pour autant radoucir sa voix. Mais c'est vrai que je commence à m'ennuyer ferme ici. Syal aussi. Et on a décidé de rentrer dans notre monde. On te sera plus utile là-bas qu'ici. Syal va se concerter plus longuement avec Stormy Sky pour voir le matériel et les troupes que l'organisation pourra te livrer. Quant à moi, je vais parler à mon père de la menace. C'est un homme influant dans le milieu politique, et si j'arrive à le convaincre, on aura de puissants alliés dans l'Ancien Monde.

- Oui, c'est une bonne idée.

- Et on aura donc besoin de l'anneau.

Adam le gardait toujours sur lui. Il le remit à son amie.

- Et Anis ? Elle vient avec toi ?

- Non, elle a dit qu'elle préférait rester. C'est ici que va s'écrire l'histoire, a-t-elle dit. Puis elle doit rechigner à quitter sa précieuse écriture de son roman. Je ne sais pas combien de temps nous mettrons là-bas. On risque d'être absentes pour ton... mariage.

Leaf avait légèrement grimacé à ce mot, mais Adam ne l'avait pas remarqué.

- Oh. Tant pis. C'est juste une cérémonie spectacle pour satisfaire les nobles et le peuple.

- Et pas toi ?

Adam hésita.

- Eh bien... j'aurai pu tomber sur pire.

Le visage de Leaf paru se décomposer. Puis elle remit bien vite son masque neutre.

- Pour sûr. Bon allez, j'y vais. Je te ramènerai un cadeau.

Adam la regarda partir en songeant qu'il avait peut-être dit quelque chose qu'il ne fallait pas, sans deviner quoi.


***


Leaf parvint à retenir ses larmes jusqu'à ce qu'elle ait quitté la salle du trône. Quand la porte se referma, elle traita Adam de tous les noms, et elle aussi pour perdre son calme à ce point. Syal, qui l'attendait là, sourit à ce spectacle.

- Finalement, on a bien fait de t'éloigner un moment de Sa Majesté Coincé du Cul à ce que je vois.

- Ce n'est rien, fit Leaf en se reprenant.

- Allons ! Ce n'est pas parce que j'appartiens à Stormy Sky que je ne connais rien des chagrins amoureux de jeunes filles. Désolée de te dire ça ma vieille, mais ça sautait aux yeux quand on te voyait avec ce garçon. Et je suis d'autant plus surprise que ce nigaud n'ait rien remarqué.

- C'est bon j'ai dit, soupira Leaf. Il va se marier de toute façon.

- Mais si tu lui avais parlé avant, ça aurait pu être différent, insista Syal.

Leaf prit un air songeur, et de regret.

- Je pensais qu'il allait faire le premier pas. Je pensais que c'était évident entre nous, comme tu dis. À l'Académie, il ne voyait que moi. C'était un grand naïf, un froussard refermé sur lui-même, mais je l'aimais bien. J'ai refusé toutes les propositions que d'autres garçons m'ont faites, et j'ai attendu. En vain apparemment. Maintenant, ce n'est plus le même. Cinhol l'a changé. Il est plus fort, plus débrouillard, plus ouvert aux autres. C'est tant mieux pour lui, j'imagine. J'ai laissé passer ma chance.

Syal prit un air de fausse pitié en tapotant sur l'épaule de Leaf.

- Pauvre fille... C'est pour ça que j'ai cessé d'attendre après les hommes, moi. Ce sont eux qui attendent après moi, et généralement, ils le font longtemps. Enfin, y'en aura d'autre, va. Même ici si tu veux.

- Oui, dit Leaf en souriant. Le prince Deornas m'a l'air assez bien fichu...

- Non, en fait, je pensais au duc Isgon.

Syal avait dit ça avec un tel sérieux que Leaf fut stupéfaite.

- Eh ben quoi ? Se défendit la capitaine de Stormy Sky. Tu as vu comment il est viril ? Ça c'est un mec, un vrai !

- Tu te fous de moi hein ?

- Oui, avoua Syal avec un grand sourire.


***


Le jour suivant, on fit venir Adam sur les remparts de la cité. Isgon et ses hommes observaient au loin un cavalier qui venait vers eux, portant un drapeau blanc.

- Votre avis ? Demanda Adam au duc.

- Un émissaire de Cinhol, ou que je sois damné, fit Isgon. Sans doute Nirina nous l'envoi-t-elle pour débiter ses menaces. On devrait le cribler de flèches dès qu'il sera à portée. Je n'ai même pas envie d'entendre ce qu'elle a à nous dire.

Adam s'inquiéta quand il vit plusieurs des officiers d'Isgon hocher la tête. Ces Rimerlot avaient vraiment le sang chaud !

- On ne tire pas sur quelqu'un qui porte un drapeau blanc, énonça Adam. C'est d'ailleurs une tradition commune à nos deux mondes. Le messager ne fait que son devoir. J'ai envie de l'écouter. Nirina doit être au courant de mon existence vu qu'elle a du ressentir comme moi la brûlure de la Marque Royale. Je suis curieux de savoir ce qu'elle va proposer à son cher petit frère...

- Une mort rapide, et encore si elle est de bonne humeur, foutre de dieu, grommela Isgon.

Mais il donna toutefois l'ordre de ne pas tirer et de le laisser entrer. Quand son visage fut en vu, Isgon ouvrit grand les yeux.

- Par les poils pubiens d'Arceus, c'est Astarias !

Adam scruta le chevalier plus attentivement. En effet, l'armure était la même que celle du chevalier qui l'avait attaqué avec son Metali à Fubrica, mais comme il n'avait pas son heaume à corne, il ne l'avait pas reconnu. Astarias contrastait vraiment avec son fils par sa blondeur, son teint clair et ses yeux bleus. Adam dénicha immédiatement en lui un lien de sang. Apparemment, les Haldar se ressemblaient presque tous.

- Le faire rentrer serait trop risqué, sire, fit un Rimerlot. C'est un Haut Protecteur, un guerrier d'élite, et il possède un Pokemon !

Adam avait oublié la crainte et la vénération de ce peuple pour les Pokemon. Mais ils n'avaient pas à s'en faire. Astarias n'avait que son Metali, et même si Leaf était partie, Adam avait Shinobourge et Anis toute une équipe de Pokemon Spectre. De plus, Astarias serait entouré d'ennemis, et sortir son Pokemon serait suicidaire. Adam le leur fit savoir. Guère convaincu, Isgon passa la tête par-dessus ses murailles pour s'adresser directement à Astarias.

- Ça fait un bail, vieille fripouille ! Dis-moi, qu'es-tu venu faire chez moi ?

- Parler avec le garçon, répondit Astarias. Je sais qu'il est ici, Isgon.

- Tu es juste venu parler hein ? Pas de coups fourrés ?

- Je le jure sur mon honneur.

Isgon fit un geste rassurant à ses hommes.

- C'est bon les gars, on peut lui ouvrir. Ce type tient à son sacré honneur comme si c'était la chose la plus précieuse sur cette fichue Terre. Et faites venir Deornas, il sera content de revoir son papa.

Adam, escorté tout de même par plusieurs gardes et Isgon, descendit des remparts pour faire face à son oncle. Ce dernier le dévisagea longtemps avant de prendre la parole.

- Je suis un parfait sot. Comment ai-je fait pour ne pas voir en vous le fils caché de mon frère la première fois que nous nous sommes rencontrés ?

- Alors, tu savais hein, par les mille démons ?! S'exclama Isgon.

- Bien sûr. Mais j'ignorai son nom.

- Eh bien tant que t'y es, agenouille-toi devant ton roi.

Mais Astarias lui décocha un regard froid.

- Sa Majesté Nirina est la seule devant qui je me prosterne. Ce garçon a beau avoir du sang royal, ça ne fait pas de lui un roi pour autant.

- Je suppose que vous êtes venu pour nous exposer les conditions de votre reine ? Lui demanda Adam.

- Non. Je suis venu de mon plein gré. Il faut que nous parlions, Votre Altesse. Seul à seul. Le temps presse.

- C'est ça, pour que tu puisses appeler ton fichu Pokemon pour le tuer ? Ironisa Isgon. Non merci mon vieux, mais on reste. Si tu as quelque chose à dire...

Mais Astarias lui cloua le bec en lui tendant la Pokeball de Metali, ainsi que son épée.

- J'ai juré sur mon honneur n'être venu que pour parler. Je n'ai pas d'intentions hostiles. Mais si tu ne me fais pas encore confiance, Isgon, garde donc ma Pokeball et mon épée. Le prince peut garder Shinobourge à ses cotés s'il le désire. Lui aussi doit être ici non ?

Adam sut qu'il pouvait faire confiance à cet homme. Ces yeux bleus, si similaires aux siens, reflétaient la même profondeur que les siens. Adam n'aurait jamais pris quelqu'un par traitrise de la sorte. Ni son père. Ni Astarias.

- C'est bon. Suivez-moi, oncle Astarias. Allons parler en privé.