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La Grande Illusion de VLCMédia



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Informations

» Auteur : VLCMédia - Voir le profil
» Créé le 08/06/2011 à 18:59
» Dernière mise à jour le 26/06/2011 à 22:37

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Chapitre 7: Evasion
Chapitre 7 : Evasion


La nuit était tombée. Jules s'était, depuis sa visite dans le bureau de son père, retiré dans sa chambre pour réfléchir. Non pas pour penser à élaborer un quelconque plan d'action, mais plutôt pour préparer les questions qu'il lui posera. Que lui dire ? Que lui demander ? Que lui faire croire ? Sa seule crainte n'était pas de se faire arrêter, mais plutôt de se retrouver devant elle sans savoir quoi lui dire, quelle attitude adopter. Afin d'être le plus crédible possible, et il eut presque honte quand il s'aperçut qu'il avait omis ce détail, le jeune homme changea sa veste de membre Rocket contre une chemise noire, toute simple. Elle lui avait été offerte par un ami à lui, actuellement en mission à Unys. N'ayant pas eu l'opportunité de la porter jusque là, c'était une bonne occasion de se rappeler le bon vieux temps

Jules jeta un coup d'œil à sa montre. Il était vingt-deux heures trente-sept. L'heure de partir. La prison de St Aouet se trouvait non loin de Lavanville. Un train reliait les deux cités en quarante minutes. Si il avait bien calculé, il fera déjà nuit quand il arriverait.

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« Allô, Maxime ? Oui, c'est moi, Marcus. Il faut que tu m'aides. Je suis dans une sale galère ! Pire que ça. Il me faut de l'argent ! Et vite ! Les Rockets me cherchent pour que j'éponge ma dette. Je ne peux plus sortir de chez moi. Voilà quatre jours que je ne suis pas allé au Sénat ! Quatre ! Il faut que tu m'aides ! Oui, je sais que tu ne peux pas prendre le risque de te faire découvrir, surtout dans ton état. Mais juste quelques billets, de quoi les calmer jusqu'à ce que j'ai l'argent ? Tu ne peux pas ? Tant pis, merci quand même. »

L'homme, caché dans l'ombre d'un velux à demi fermé, posa son téléphone portable sur le lit. Il avait tout perdu. Tout. Sa maison de fonction, son travail, sa famille, sa vie… Tout ça a cause de dettes accumulées et impossibles à payer. La Team Rocket n'allait plus le lâcher désormais. Sa vie était finie. Pourquoi n'avait t-il pas écouté son ami champion d'arène, lorsqu'il l'avait averti que le monde de la politique était dangereux ?

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« Allez, viens, il faut décamper en vitesse ! Ils arriveront d'une minute à l'autre ! »

Dans un petit bar de campagne, une dame trentenaire se leva. Son ordinateur portable sous le bras, elle paya la note et sortit d'un pas rapide. Sa longue chevelure verte vola dans tout les sens sous le fort vent d'automne. Il fallait partir, vite. Et continuer ailleurs. Chaque minute était précieuse. Elle prit son Zorua dans son bras libre et courut à travers champs, avec l'infime espoir de leur échapper.

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« Germaine ? Clément ? »

« Mais c'est qui'qu'fait un boucan pareil ? Mais ! C'est vous m'sieur Seb' ? Comme j'suis contente d'vous revoir ! M'sieur Clément ! V'là Maître Seb qu'est d'retour ! »

La lourde voix de la femme de ménage fit trembler la maison toute entière. Puis, débouchant d'un couloir, celui qui menait directement à l'arène, ledit Clément salua bien fort son Maître, heureux de le revoir après deux ans d'absence.

« Je suis heureux de vous revoir Excellence ! Votre voyage s'est bien passé ? Il était temps que vous reveniez à Cramois'île ! Je commençais à ne plus tenir le rythme ! Les dresseurs se succèdent à une vitesse folle depuis votre départ ! »

Le jeune Sébastien, après une embrassade virile à son secrétaire Clément, partit en direction du jardin, demandant à ne pas être suivi. Il tenait à être seul. D'un pas lent, il sortit et emprunta un petit chemin de terre qui s'enfonçait dans la forêt. Le volcan dominait toujours fièrement le paysage. Fouler une nouvelle fois cette montagne émut Sébastien. Ça lui rappelait son entraînement. Le temps où Maître… était encore en vie.

Après une vingtaine de minutes de marche silencieuse, Sébastien déboucha dans une clairière. Lentement, il s'agenouilla devant la sépulture de son maître et commença à verser quelques larmes.

« Maître Auguste, j'ai poursuivi votre rêve. Comme je l'avais promis, je l'ai capturé. J'espère que vous me regardez, que vous pouvez voir la pokéball où dort cet oiseau que vous avez tant convoité de votre vivant, et qui, je pense, vous intéresse toujours de là où vous êtes. Et maintenant, je vais venger votre mort. Les Rockets vont payer pour ce qu'ils ont fait. »

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« Vas-y, passe. Nous déclencherons l'alarme dans dix minutes, ne traîne pas ! »

Jules acquiesça. Il essayera. Mais il avait tellement de choses à lui dire, à lui demander. Remerciant les gardes d'un petit geste de la main, Jules se dirigea vers la cellule numéro quatre cent dix-sept.

La cellule ne devait plus être très loin. Il était dans la bonne aile et le bon couloir mais… les cachots étaient nombreux. La retrouver prendrait plus de temps que prévu. Mais soudain il fut soudainement interrompu dans son élan par une petite voix brisée.

« Jules ? »

Les cheveux se dressèrent sur la tête du jeune homme. Il fit volte-face et scruta les environs. Il faisait trop noir, trop sombre. Il cru reconnaître dans une des cellules, à moitié couchée sur un lit délabré et crasseux, la jeune Hoennaise. Sa mine, autrefois si radieuse et réconfortante, était désormais déformée par le désespoir. Elle était abattue. Lentement, elle se leva et vint se coller à la lucarne de la porte.

« C'est toi ? »

Jules ne bougea pas. Comment allait-il l'aborder ? Comment lui parler ? Avec quel ton ? Il opta finalement pour un ton -relativement- neutre.

« Oui, c'est moi. »

Le fait d'entendre la voix du jeune homme redonna espoir à Nolwenn. Jules s'approcha lentement de la porte et inséra la carte magnétique dans la petite glissière murale. Aussitôt la porte ouverte, la jeune femme sauta au cou de son libérateur.

« Comme je suis heureuse ! J'ai cru que c'était fini pour moi, pour ma vie… »

Doucement, elle commença à pleurer. Jules jeta un coup d'œil à sa montre. Ils allaient manquer de temps…

« … tu ne peux pas savoir comme j'étais désespérée ! Je suis sûre que le procès à été truqué ! N'ont-ils jamais entendu parler de la présomption d'innocence ?…

Elle continuait à pleurer. Sa voix était saccadée. De temps autre, elle s'arrêtait de parler pour renifler. Jules lui donna un mouchoir et jeta un nouveau coup d'œil à sa montre. Plus de temps !

« Nolwenn ? »

« Oui ? »

« Il faudrait part… »

Le reste de la phrase fut couverte par le bruit strident de l'alarme. Les dix minutes étaient écoulées. Jules se défit des bras de la jeune femme. Elle cessa de pleurer. Il lui prit la main et l'entraîna dans les couloirs sombres de l'aile nord.

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« Chef ! Chef ! J'ai une info qui cartonne ! »

Le fracas de la porte réveilla le « Chef ». Sa sieste était foutue. Il dévisagea le jeune homme qui venait de le déranger

« Mouais, c'est quoi ton info, le nouveau ? »

« Y'a a peu près une demi heure, le juge Straverda a été retrouvé mort non loin du tribunal ! Il a été tué par balle ! Il y avait un chèque déchiré près de lui. »

Le jeune journaliste tendit le petit papier à son supérieur. Ce dernier écarquilla les yeux et sortit un briquet de sa poche. Une fois que la combustion prit fin, il reposa son regard sur le nouveau.

« On ne touche pas à eux. Je ne veux pas d'ennuis. Et veille à ne parler de cette affaire à personne… Ou je ne te donne même pas trois jours… Va plutôt m'écrire un article sur la réapparition des Skélénoxs au Mont Mémoria de Hoenn. Des choses qui intéressent vraiment le peuple, quoi ! »

Le patron se rendormit, laissant le jeune journaliste dans l'incompréhension la plus totale.