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Smirnoff de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 19/09/2008 à 18:08
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:24

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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058 - Conflits de générations
« Ah, vous dirais-je maman, ce qui cause mon tourment
Papa veut que je raisonne comme une grande personne
Moi je sais que les bonbons valent mieux que la raison. »

-Ici s'achève notre cours sur les tactiques à adopter en cas d'attaque collective de Pokémon sauvage. La fin de l'année approche, vous allez très probablement passer en seconde année si les résultats de vos prochains examens ne sont pas trop catastrophiques… Si certains souhaitent réviser, je me tiens à leur disposition… Enfin surtout Adam et Daniel !
Lesquels soupirèrent.
-Bonne après-midi ! Moi j'ai des cours libres à me farcir… soupira Etienne.
Il se tourna vers Adam et Daniel.
-Je suis vanné… Je crois que je vais manger un sandwich et piquer un roupillon en salle annexe.
-Pas dormi ? s'étonna Adam.
-Non, toutes ces nuits passées à t'espionner tout seul dans ta chambre c'est éreintant !
-Qu'est-ce qui vous dit que je suis tout seul ?
Ils regardèrent Daniel qui bâillait. Lequel cessa et regarda son ami et le prof de stratégie.
-Quoi ?
-Oh au fait, se rappela Etienne, vous allez bientôt devoir me donner votre décision pour l'année prochaine. Si vous décidez de rester ou de partir.
Les deux élèves se regardèrent, intrigués.
-Euh, on…
-On n'en a pas vraiment discuté…
-Eh bah profitez de mon absence pour en discuter.
Adam et Daniel se regardèrent, intrigués alors qu'Etienne s'enferma dans la salle annexe.

-Mais qu'est-ce qui se passe ENCORE ?! s'étonna Kenneth.
Eddy et Jonathan étaient avec lui en train d'observer une dispute entre Linus et Norbert.
-Ils vont se casser la tête ou quoi ?! s'étonna à son tour Jonathan.
-J'espère que c'est pas ma faute… balbutia Eddy.
-Vous qui êtes avec Norbert depuis deux semaines, vous ne voyez pas ce qui a pu se passer ?
-Hier, il a été diner chez Linus, signala Eddy.
-Faut pas chercher alors : Sa femme a fait des épinards !
Kenneth et Eddy regardèrent Jonathan, soupçonneux.
-Encore qu'en quinze piges elle a pu changer de tactique pour montrer à son mari qu'elle n'aimait pas ses invités…
Les deux sortirent des Pokéball. Jonathan et Kenneth se précipitèrent.
-Wowowo !! S'passe quoi, là ?! s'étonna Jonathan.
-IL Y A, s'énerva promptement Norbert, QUE CE FUMIER A PARTICIPE A UNE MANIFESTATION HOMOPHOBE, A CARDIFF, ALORS QU'IL AVAIT 16 ANS !!!!
-Norbert, je vous assure que c'était une méprise ! En aucun cas je n'ai voulu…
-VOTRE FEMME M'A MONTRE LES PHOTOS, ORDURE !!!
-Euh… Norbert, je vous promets que…
Lequel pour seule réponse sortit son Drascore. Mistigri III se plaça entre l'insecte et son maître. Floper, derrière, était surpris.
Tout le monde s'endormit, sous les yeux effarés de Norbert et Linus. Kenneth avait sorti Chapignon.
-Au risque d'usurper Mr Winchester, les combats dans l'enceinte de l'établissement sont strictement interdits ! Eddy, vous prenez Norbert dans son bureau… enfin façon de parler…
-J'avais compris merci…
-Jonathan, vous vous occupez de sermonner Linus !
-Sermonner ? J'suis pas sa mère, moi !
-J'ai du travail, moi ! Je dois combler le travail de la directrice, croyez-moi c'est loin de m'amuser ! soupira Kenneth.

Peu après, un couple entra dans l'enceinte de l'établissement.

-Les enfants…
Coralie se trouvait face à Etienne et Estelle qui se doutaient de quoi leur mère allait leur parler. Elle avait Ian derrière elle, debout contre la gazinière.
-Euh… comme vous le savez, Ian habite avec nous depuis quelque temps…
Bien trois ans, en effet. Debra faisait la vaisselle et écoutait.
-Et je voulais que vous sachiez que… Nous allions nous marier.
Estelle hocha nonchalamment la tête. Elle s'en fichait un peu. Etienne était bouleversé.
-Ca va, mon chéri ?
Etienne, 12 ans, quitta la table et monta dans sa chambre. Coralie soupira.
-Je m'en occupe, assura Debra.
-C'est horrible… le pauvre, je sais que ça lui fait de la peine…
Estelle soupira.
-Etienne est un bébé, maman ! Il croit encore que les enfants naissent dans les choux !
-Estelle, je t'en prie, ne te moque pas de ton frère ! somma Coralie.
-Mais c'est vrai ! Il réagit comme ça parce qu'il croit que papa va revenir !
Coralie soupira. Ian lui tint l'épaule.
-Ca va aller ?
-Oui, oui… C'est juste que… C'est… C'est mon petit bout de chou… Et il ressemble tellement à son père…
Estelle et Ian soupirèrent, probablement pas pour les mêmes raisons.

-Ca va, Etienne ?
Le jeune garçon était dans son lit, recroquevillé, dos à sa sœur.
-C'est des choses qui se font, dans le monde adulte, tu sais…
-Toi quand tu aimes quelqu'un, et que cette personne part, tu la remplaces ?
Estelle soupira.
-Je suis pas encore tombée amoureuse d'un garçon à ce point là !
-Pourquoi maman fait ça ?
-Maman est amoureuse, tu ne peux pas le comprendre ?
-Si… probablement.
-Bah moi je le comprends. Papa aimerait pas que maman reste malheureuse et seule après sa mort.
Etienne se retourna vers sa sœur, en larmes.
-C'est pas juste…
-C'est pas à toi de décider ce qui est juste ou non pour maman, c'est à elle de le faire.
Elle vint rassurer son petit frère.


-C'est sa femme qui te l'a dit ?
-En fait j'avais prévu de ne rien dire à sa famille, expliqua Norbert. J'ai vu une photo sur un mur, de Linus jeune à une manifestation, et Lucy m'a dit que c'était la « Hooligan's League against Gays & Lesbians ».
-Mais… il a pu se retrouver dans cette manif par hasard !
Norbert fronça les sourcils.
-Tu… T'es censé me soutenir ! Nan ?
-Oui bien sur mais… tu t'es expliqué avec lui ?
-Il n'y a rien à expliquer !! Un type qui participe à une manif homophobe ne peut pas être mon ami !
-Norbert…
-J'ai des principes.
-Je suis persuadé qu'il a une bonne explication ! Vous êtes amis, tu pourrais lui pardonner !
-Eddy, je t'adore, mais là…
-C'est pas question de moi, Norbert ! C'est question de toi et de ton ami !
Norbert soupira. Eddy continua :
-Et n'essaie pas de m'avoir de ton côté à chaque fois, on croirait entendre Marielle… Je suis ton compagnon, pas ton toutou.
-Excuse-moi…
-Parle-lui !
Eddy sortit. En ouvrant, il croisa deux personnes.
-Monsieur, madame…
Le couple entra dans le bureau de Norbert après avoir salué Eddy.
-Messieurs-dames, en quoi puis-je vous aider…
-Bonjour, s'écria la femme, nous… souhaiterions que vous nous indiquiez ou se trouve notre fils !
Norbert s'étonna.
-Vous êtes parents d'élèves ? Il faut vous adresser au CPE…
-Non, expliqua l'homme, nous sommes les parents d'Etienne Smirnoff.
Norbert écarquilla les yeux.
-Oh… Oh d'accord ! Euh… Laissez-moi vous guider !
Norbert ouvrit la porte et tomba sur Linus.
-Norbert, il faut que je vous parle.
-Pas maintenant ! Je vous présente, monsieur et madame Smirnoff !
Linus s'étonna et serra la main des deux personnes relativement âgées.
-Oh… C'est un plaisir, messieurs-dames !
-Je les mène à la salle d'Etienne !
-Oui, évidemment… Ensuite, nous parlerons !
-Je sais pas. J'hésite !
-Norbert bon sang !
Le doyen sortit, accompagné des parents d'Etienne.
-C'est…
-Le proviseur, mon patron… Un bel enfoiré !
Coralie s'étonna. Ian haussa les épaules.

Estelle aida Etienne à mettre son costume pour la cérémonie. Simon, l'oncle d'Etienne, arriva pour ajuster son col.
-Voilà…
-Ca va, Oncle Simon ?
-Oui mon grand.
-Ca t'embête absolument pas que maman épouse quelqu'un d'autre que ton frère ?
Simon soupira.
-C'est la vie ! Et puis ta mère a fait ce qu'elle estimait être le mieux pour toi et ta sœur.
-Hm.
Ian approcha.
-Je peux discuter avec le petit monstre ?
-Hm, acquiesça Simon en s'éloignant avec Estelle.
Ian s'accroupit à la hauteur d'Etienne. Le regard du gamin était relativement froid.
-Ecoute, mon grand, je sais que… pour toi je suis juste un étranger. Mais sache quoi qu'il en soit que j'aime très fort ta maman. Et même si je ne pourrais jamais remplacer ton père, à mes yeux tu seras quand même mon fiston. Ok ?
Etienne hocha la tête, pas convaincu.
-Ecoute, en signe de bonne volonté à ton égard, je te confie les alliances pour moi et ta mère. D'accord ? Quand le prêtre demandera les alliances, ce sera à toi de venir ! Compris ?
Ian confia une petite boîte à Etienne qui la prit.
-D'accord, je la garderais et je la donnerais quand on m'appellera !
-C'est bien mon grand.
Tout le monde se dirigea vers l'église. Etienne remarqua soudain un Rattata debout mais immobile derrière un buisson.


-On voulait juste vous demander votre avis !
Linda soupira.
-Ca dépend de vous, les enfants. Personnellement, moi après mon année d'assistanat, j'ai voyagé comme coordinatrice pendant six mois, puis j'ai été poursuivre mes études.
Daniel regarda Adam.
-On pourrait voyager !
-Ca m'intéresse pas vraiment… soupira Daniel.
-Tu veux pas suivre les traces de tes parents ?
-Non, je voudrais me conforter à la décision de Jennifer, d'abord.
Adam soupira. Linda sourit.
-Ah ça, quand vous voulez suivre quelqu'un, généralement…
-Excusez-moi Linda…
La blonde se tourna vers Norbert, et lui sourit, sauf lorsqu'elle vit ses accompagnateurs.
-Mais c'est la petite Linda Trautmann ! Oooooh !
Coralie prit la jeune femme dans ses bras.
-M…. Madame Smirnoff…
Ian s'approcha, au fort désarroi de Linda.
-Ian, tu te souviens de la petite Trautmann !
-Bien sur que je me souviens !
Norbert regarda Linda, puis les parents. La prof d'histoire attrapa Norbert.
-Euh, excusez-moi, j'ai à parler à mon supérieur hiérarchique.
Adam et Daniel observaient de loin.
-Lind…
-QUE LEUR AVEZ-VOUS DIT ??? chuchota t-elle brusquement.
-Que… vous travailliez ici, que vous habitiez avec lui…
-Rien sur le bébé ou sur une éventuelle relation amoureuse ?!
Norbert secoua la tête.
-Continuez à garder le silence ! Ok ?
-Oui… Oui d'accord… Vous ne voulez pas leur annoncer…
-NON !
Norbert hocha la tête, effrayé.
Ils revinrent vers les parents d'Etienne.
-Alors, vous êtes juste là pour…
-Voir Etienne !
-Oui, nous passions par là, pour nous rendre à un comité du magazine ou travaillait Coralie, et nous nous sommes dits que nous allions rendre visite à notre fiston.
-Je ne savais pas que tu avais déménagé à Johto ! S'étonna Coralie.
-Eh bien si… J'ai eu une proposition, et Etienne s'est proposé de m'héberger !
Coralie sourit.
-Vous étiez si bons amis quand vous étiez enfants !
-Vous n'avez pas vu K…
Linda ferma la bouche de Norbert.
-Kelly n'est pas là, Norbert, voyons, arrêtez de penser à cette femme !
Linda libéra la bouche de Norbert, stupéfié par la tension de la jeune femme.
-Euh… Trouver Etienne, oui !
Norbert et Linda se dirigèrent avec les parents vers la salle de stratégie. Une fois là bas, Linda ouvrit la porte.
-Etienne ?! Etienne, tes parents sont là !
-Etienne ?
Linda frissonna en entendant la voix d'Ian derrière elle. Norbert restait avec Coralie.
-Alors, mon fils est un bon employé ?
Norbert hésita.
-Oui, oui c'est quelqu'un de très bien… Dans le travail, je ne dirais pas, vu que je suis juste le doyen des professeurs, j'officie en tant qu'autorité, vous voyez…
-Il vous respecte au moins ? Etienne déteste les professeurs, et les doyens aussi…
-Ah oui…
-Oui, il n'arrêtait pas de se plaindre à Clémenti-ville que son doyen était un sale type, un idiot, et il a même juré la mort à tous les doyens ! Je suis contente de voir que vous avez l'air de l'apprécier…
-Oui… Oui tout à fait c'est quelqu'un de très agréable à vivre quand on… apprend à le connaitre !
-Il faut croire que les gens changent ! acquiesça Coralie.
Norbert hocha la tête, perplexe.
-Ca va, madame Smirnoff ?
Celle-ci transpirait assez. Norbert pencha la tête sur le côté.
-Oh, oui… J'ai quelque peu hâte de voir mon fils… Mais j'appréhende un peu.
Etienne sortit de son annexe, à moitié réveillé.
-Hon ?
Linda semblait apeurée. Ian secoua la main.
-Salut Ian. Ou est maman ?
Linda vit Etienne partir vers la porte. Elle ne regarda pas Ian et suivit son petit ami.
Etienne serra chaleureusement Coralie dans ses bras.
-Mamaaaaan !
-Mon petit chériiii !
Ian revint vers sa femme et son beau fils.
-Bon, eh bien, nous… avons à faire ! sourit Linda.
-Oui ! s'écria Norbert en partant avec Linda.

-Nous sommes réunis ici pour unir ces deux êtres par les liens sacrés du mariage.
Debra cherchait des yeux.
-Simon, vous avez vu Etienne ?
L'oncle d'Etienne regarda de tous côtés. Il se tourna vers Estelle.
-Tu as vu ton frère ?
Elle enleva un de ses écouteurs.
-Pardon, Oncle Simon ?
Lequel soupira.

Etienne serra les dents, il hésitait à appeler à l'aide, mais il voulait vraiment sortir ce Rattata de ce piège à Ursaring.
-Allez… saloperie !! Tu vas céder !!
La créature regardait sa patte, prise dans le piège. Etienne savait qu'il devait trouver un truc pour écarter les barres métalliques. Il sortit la boîte des alliances qui était jolie, un écrin blanc avec des dorures…
« C'est parfait pour débloquer ce piège !! »
Etienne l'ouvrit et en extirpa les alliances, puis il se servit de la boîte pour écarter les tringles. Rattata allait s'échapper mais Etienne le retint malgré ses protestations et ses coups de griffes. Il sortit une Potion, qu'il gardait sur lui pour les cas d'urgences. Il vaporisa la patte du Pokémon qui la rabattit vers lui et la regarda, intrigué.
-C'est pour te soigner !
Le Rattata sourit et repartit vers les buissons. Etienne sourit à son tour, premier sourire sincère de sa journée.


-Tout va bien, Mademoiselle Trautmann ?!
-Excusez-moi, c'est juste que…
-Vous avez l'air tendue !
La blonde regarda Norbert, essoufflée.
-Allons aux toilettes de l'administration !
Ils s'y rendirent, profitant de la mixité de celles-ci. Linda se nettoya le visage.
-Désolée… Je n'ai jamais été très à l'aise avec ses parents. Surtout son beau-père.
-Je comprends… Mais Linda… ce sont les parents d'Etienne ! Votre compagnon !
-Je sais…
-Ca vous met dans un de ces états… Ménagez-vous, pensez au bébé…
Linda hocha la tête en souriant.
-Ca ira, merci.
-Vous savez, si vous avez un jour à épouser Etienne, vous deviendrez leur belle fille ! Quand cet enfant va naître, ils auront des droits sur lui…
Linda baissa la tête. Norbert écarquilla les yeux.
-Vous… Vous n'êtes pas heureuse de l'avoir, et c'est pour ça ?! Parce que vous n'êtes pas à l'aise avec ses parents ?!
-Ne dites rien à Etienne…
-Linda, non, là… Vous… Vous ne pouvez pas faire pâtir le poids d'une dispute sur une tierce personne, en l'occurrence votre futur enfant !
-Mais j'aime cet enfant…
-Je sais bien ça ! Je n'en doute pas, l'ennui c'est que vous pensez trop aux conséquences de son arrivée plutôt qu'au bonheur que cela va vous procurer !
Linda hocha la tête.
-Parlez à Etienne !
-Je ne peux pas maintenant.
-Quelle que soit la nature de votre différend avec le beau-père d'Etienne, pensez bien que ce n'est pas à vous d'en pâtir, ni au bébé, mais au beau-père ! Vous devez être forte !
Linda hocha la tête.
-Je sens que vous devriez plus parler avec Etienne de votre grossesse !
-Mais j'ai l'impression d'embêter tout le monde avec ça !
Norbert hocha la tête.
-Je comprends, mais rassurez-vous, moi je ne vous ai pas encore cherché de remplaçante !
Linda éclata de rire. Norbert sourit.
-Allez. Sortez de ces toilettes miteuses et allez faire ce qui doit être fait.
Elle hocha la tête, décidée.
-Merci. Vous êtes vraiment un chic type.
Elle sortit, souriante. Norbert soupira.
-Et toi Norbert, tu devrais appliquer tes propres conseils…

Ian ne voyait pas Etienne dans l'assemblée, ce qui commençait à l'inquiéter. Dans la famille de Coralie, on commençait à s'inquiéter très sérieusement. Le prêtre, impassible, mort à l'intérieur, ne pensant qu'à achever son office, continuait nonchalamment sa cérémonie.
-Et si quelqu'un a quelque chose à dire avant que cette union ne soit finalement prononcée, qu'il parle maintenant ou qu'il se taise à jamais…
Les portes de l'église s'ouvrirent. Coralie et Ian regardèrent vers le narthex, surpris. Un garçon dans un costume poussiéreux et déchiré par endroits arriva. Il ferma les portes et s'assied à côté de sa sœur qui le regarda, admirative.
« J'aurais pas fait plus rebelle ! »
-Ahem… Si l'on pouvait procéder à la remise des alliances…
Etienne sourit et avança vers les futurs époux. Il sortit les anneaux d'une poche, à nu, sans boîte ni pochette, juste comme ça d'une poche. Ian prit les alliances, lançant un regard noir à Etienne qui s'en retourna vers sa place. Ian passa l'anneau au doigt.
-Vous pouvez embrasser la mariée.
Etienne resta retourné, au milieu du couloir de la nef. Lorsque retentirent les applaudissements, il se rassit à côté de sa sœur qui continuait à écouter sa musique de sauvages.

-Mon pauvre chéri, qu'est-ce qui t'es arrivé !
-Désolé, un petit contretemps ! Tu es très jolie, maman !
Elle sourit. Etienne allait vers la voiture de son oncle, lorsqu'Ian s'interposa.
-La boîte. Elle est où ?
-Euh… M'en suis servie pour débloquer un piège.
Ian secoua la tête et se baissa vers l'enfant.
-Ecoute-moi bien, sale petite fouine. Tu ne m'aimes pas, eh bah moi non plus je t'aime pas. Tu n'arrêtes pas de m'emmerder, eh bah ne compte pas sur moi pour faire un effort.
Etienne resta immobile un moment alors que son beau-père partait. Il entra dans la voiture avec Simon, Debra et Estelle.
-Bon, on peut y aller.
Etienne avait toujours l'air aussi mal. Estelle le regarda, soupira et passa un bras autour du cou de son petit frère.


Norbert retourna dans son bureau et regarda Floper.
-Je sais ! Je sais, j'ai fait une grosse bêtise. Je dois m'expliquer avec Linus !
L'Hippopotas regarda son maître, surpris.
-Je sens que ma vie est en train de changer, Floper. J'ignore encore si c'est en bien ou en mal mais…
Le Pokémon pencha la tête sur le côté. Le maître était assis sur le bord de son bureau.
-Qu'est-ce que tu penses d'Eddy ?!
Floper s'étonna.
-Pourquoi je te demande ça, c'est ridicule ! Tu es mon Pokémon…
Floper ouvrit la porte à Norbert. Lequel s'étonna. Le Pokémon désigna du nez le bureau du proviseur.
-Tu veux que j'aille lui parler toi aussi ?
Floper hocha la tête.
-Tu as raison, je me prends trop la tête ! D'abord les choses simples.

Linda se dirigea vers la cafétéria ou Etienne discutait avec ses parents.
« Mon Dieu, si ça se trouve il leur a déjà tout dit… »
En fait Etienne avait un sujet de conversation tout autre…
-Après ça, j'ai réussi à repartir en voyage itinérant avec deux gamins. Très sympas, qui travaillent ici en tant qu'assistants. Au terme de ces trois mois, à la remise des diplômes, je… euh…
Il hésita.
-Vas-y mon chéri, tu peux tout nous dire ! assura Coralie.
-Ne t'en fais pas, on peut tout entendre, acquiesça Ian.
-Je me suis fait tirer dessus.
Coralie et Ian semblèrent stupéfaits.
-Trois balles, une à l'épaule, deux dans le ventre… Ca a été… dur. Mais, pire encore… Sherman est mort.
-Oh seigneur… s'étonna Coralie.
-Pourquoi tu ne nous a pas appelés ? s'étonna Ian.
Etienne soupira.
-J'avais plus de batterie et mon crédit photo était épuisé… Demande à la police s'ils ont gardé des photos de la prise d'otage, doit y en avoir une ou je suis en bermuda avec les preneurs en train de faire CHEESE !
Ian soupira. Etienne reprit.
-J'ai pas osé. Ca fait six ans que je vous ai pas vu ou contacté, ça aurait fait un peu tâche… « Maman, Ian, j'me suis fait gun-shooter… Si ça va ? Ouais, j'ai failli mourir mais tout baigne… »
Coralie hocha la tête.
-On n'a rien su par les infos !
-Je sais, c'est parce que rien n'est sorti de Johto… Mais je voulais juste que vous le sachiez…
-Au moins, tu es vivant, conclut Ian.
-Mais Sherman est mort.
-C'est pour ça que la maison des Cumberdale était à vendre ! réalisa Coralie. Pauvre Murielle…
-Ils ont vendu la maison de Sherman ?! s'étonna Etienne.
-Oui, elle a été rachetée par un couple pas très discret… On les entend beaucoup la nuit ! ricana Ian.
Etienne lança un regard blasé à son beau père « Putain, franchement toi, comment t'assures en discussions familiales… » songea le prof.
-Et sinon, tu vas bien ? Tu n'embêtes pas trop tout le monde ? demanda la mère.
-Ca va maman. J'ai quelques amis. Et puis il y a Linda qui est à la maison.
-Oh oui nous l'avons vue !
-Elle vit seulement à la maison, ou c'est plus précis ? demanda Ian.
-Le film est sur Internet.
Coralie sembla choquée. Etienne regarda sa mère.
-C'est lui qu'a commencé…
Ian semblait croire être dans son bon droit.
-Etienne, je veux juste savoir si…
-Si quoi ? Vas-y, je t'écoute. En quoi le fait que… moi et Linda puissions être impliqués dans une relation amoureuse te concerne ?
Ian soupira.
-J'vais reprendre du ketchup.
-C'est ça…
Coralie regarda son fils, visiblement embarrassé.
-Mon chéri, je suis désolée… Ian plaisantait…
-C'est rien, maman.
-Euh… écoute…
Etienne interrompit sa mère.
-Il avait raison, maman, moi et Linda sommes… plus que des amis. Au sens où tu peux l'entendre.
Coralie hocha la tête, surprise mais pas offusquée.
-Désolé de ne plus être le gamin qui te ramenait son sac plein de terre !
-Avec la même excuse « Un Taupiqueur blessé » !
Ils ricanèrent.
-En fait je le trainais sur le sol pour effacer mes traces. J'avais peur d'être pisté par des Grahyena qui trainaient dans le sous-bois…
-Je me doutais que c'était quelque chose comme ça.
Petit silence en souriant.
-Tu es heureux, mon chéri ?
Etienne hocha la tête.
-Je ne pourrais pas l'être plus, maman.
Coralie hocha significativement la tête. Ian revint.
-Bon, à part ça… comment ça va à Mérouville ? Estelle va bien ?
-La ville n'a pas changé d'un poil… constata Ian.
-Ta sœur se porte bien, mais elle a vécu une rupture quelque peu douloureuse… marmonna Coralie.
Ian regarda Coralie, surpris.
-Qu'est-ce que tu racontes ?!
Etienne regarda ses parents, intrigués.
-Eh bien si, tu sais, Maynard…
-C'était il y a trois ans au moins ! C'est fini maintenant, c'est passé !
-Tu sais, j'ai l'impression que ça l'affecte encore beaucoup…
Etienne semblait regarder une sitcom ou les acteurs se tourneraient vers le téléspectateur en disant « Ca vous intéresse vraiment cette série ? »
-Euh… Ok, ok… je l'appellerais pour avoir de ses nouvelles, inutile de vous disputer…
-On ne se disputait pas, voyons ! rassura Coralie.
-Non, c'est juste que ta mère reste sur des choses insignifiantes… statua Ian.
Etienne soupira ironiquement. « Oui en effet, quelle garce ! ». Il regarda derrière ses parents, croyant avoir aperçu Linda. Mais il a surement dû halluciner.

Linda était assise sur un banc dans le couloir des salles rattachées au cours de stratégie. Etienne vint la voir.
-Ils vont partir. Au-revoir, embrassades, promesses etc.
Linda regarda Etienne.
-Je suis désolée…
-Je ne leur ai rien dit pour le bébé, je n'ai dit qu'à maman pour nous deux, elle ne répètera rien à Ian.
Linda s'étonna.
-Tu… Tu savais ?
-Qui n'est pas embarrassé par Ian n'est pas normal… Sauf maman, mais elle… Tu viens boire un petit café ?
Linda sourit.
-Tu sais, leur avis à propos de nous, je m'en fiche. Si ma mère veut voir le bébé, on lui amènera, mais loin de Ian. Moi non plus j'veux pas qu'il soit impliqué dans tout ça. Je sais que c'est un pauvre con !
Linda se serra contre Etienne.
-Merci !
-C'est normal.
Ils se déplacèrent jusqu'à la cafétéria.

-C'est bon, tu es bien attachée ?
-Mais oui…
Ian se plaça au volant.
-Tu as été ridicule… Cette espèce d'aveu à peine voilé c'était minable !
Coralie soupira.
-Tu ne voulais pas que je lui dise, je ne lui ai pas dit…
Ian soupira.
-C'était bien chiant en tout cas. J'aurais préféré que tu y ailles toute seule…
Coralie soupira de nouveau.
-On n'est pas encore divorcés…
-Ca n'empêche que la dernière chose que je voulais qu'on fasse ensemble avant que les papiers soient signés c'était de venir voir ton fils ! Toujours aussi grossier et irritable…
Coralie regarda, lassée, vers la faculté. Il vit son fils, devant une des baies vitrées de la cafétéria, face à Linda, devant un café, souriant et heureux. Elle les regarda, souriante à son tour. Leurs deux visages s'approchèrent et ils se donnèrent un baiser, observés à leur insu par Coralie qui était toute émue.
« Mon petit Etienne est heureux… vraiment heureux… »
La voiture repartit, direction Mérouville.

-Alors ? demanda Eddy.
Jonathan releva la tête de devant ses papiers.
-Euh… Ils sont dans son bureau depuis bien 20 minutes… Ca a l'air de discuter dur.
-Vous ne regardez pas avec la webcam ?
-Lindbergh m'a demandé de retirer mon réseau de surveillance en prévision de la venue de la directrice imposée par le rectorat.
-… Je suis soulagé par cette directive !
-M'étonne pas…
Une porte s'ouvrit. Norbert et Linus sortirent l'un après l'autre. Eddy et Jonathan sortirent du bureau de ce dernier.
-Tout va bien ?
-Norbert…
Les deux hommes se tinrent face à face dans le couloir de l'administration.
-Ils vont se castagner…
-Han non… soupira Eddy.
-Je m'excuse encore, marmonna Norbert. J'ai eu tort de vous traiter de Nazi…
-Et moi j'aurais dû vous parler de ça plus tôt. D'autant que je me doutais qu'en venant diner à la maison, vous tomberiez sur cette photo…
-Je retourne au travail.
-Moi de même. Bonne journée, Norbert.
Jonathan se dirigea vers le bureau de Linus alors qu'Eddy s'en alla vers le bureau de Norbert.
-Alors ?! s'étonna Jonathan en fermant la porte.
-Quoi, et alors ? Je lui ai dit la vérité ! Que j'ai été voir un match de rugby, que j'ai été entrainé par la foule, que j'étais jeune et insouciant…
-Mouais… Tu lui as pas dit pour le passage à tabac, ni pour l'incendie…
Linus soupira.
-Non, et toi tu te tais. J'étais saoul.
-Ca c'est ce que tu m'as dit après. La première fois que tu m'as raconté cette histoire…
-DEHORS !
Jonathan soupira.
-J'espère que Norbert n'aura jamais la mauvaise idée de te faire des avances…
-Retourne travailler. Tu as du boulot, non ?!
Le proviseur adjoint repartit, haussant les épaules.

-Eh bien tout est bien qui finit bien, non ?
Norbert soupira.
-Qu'est-ce qui ne va pas ?
Norbert s'assied mieux à son bureau et regarda Eddy.
-Avant de… m'engager avec toi… j'avais toujours tendance à croire que les hommes devaient obtempérer à mes volontés, sinon, c'était qu'ils ne m'aimaient pas… Que je savais mieux que les autres ce qui était bon pour moi. Et personne ne voulait me froisser en allant contre ça.
Floper observait la scène.
-Et… aujourd'hui je me suis aperçu que je me comportais encore comme un enfant. Je refuse toute concession, je fais des caprices… Je n'arrive pas à… écouter l'avis des gens.
-C'est comme tout, je suppose, ça s'apprend…
-Dans ce cas merci pour cette leçon, sourit Norbert.
-On se voit ce soir ?
Norbert hocha la tête.
-Ce soir, évidemment.
Eddy sortit en souriant. Norbert sourit et regarda Floper qui était tout sourire aussi.
-Voilà ! Maintenant je sais ce que tu penses de lui !
L'Hippopotas détourna les yeux, malicieux.

Etienne vint voir Kenneth.
-Ca s'est bien passé ?
-Mouais. Maman avait l'air contente, l'autre abruti est resté égal à lui-même. Merci de m'avoir averti de leur visite.
-Tu remercieras mon père d'avoir prévenu… sourit Kenneth. Et Linda…
-Comme présumé, elle l'a assez mal vécu, mais ça devrait aller.
-On aurait peut-être dû la mettre dans notre plan, soupira le CPE.
Etienne soupira.
-J'avais envie que maman sache que… son fils aussi pouvait être heureux. C'était un peu égoïste de ma part vis-à-vis de Linda.
-Le grand Etienne Show…
-Ca va… si tu crois que ça m'amuse. Je te laisse, je sais que tu as du travail !
-Merci bien. Bonne fin de journée.
-Toi de même.