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Smirnoff de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 18/09/2008 à 10:47
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:23

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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056 - Jusqu'à Sinnoh, première partie
« Vois comme la vie est éphémère
Comme les nuages, juste un passage
Une goutte d'eau nécessaire au voyage »

Etienne et Linus chargeaient les dernières valises dans la voiture Espace de ce dernier.
-Comment il va ?
Linus soupira.
-Fort mal… Le pauvre, vraiment…
-Vous ne trouvez pas ça malsain qu'il ait tenu à nous emmener tous là bas ? Je veux dire…
Etienne soupira, gêné.
-C'est quand même l'enterrement de sa mère…
Linus soupira à son tour.
-Norbert n'a probablement pas envie de retourner chez lui tout seul. Cela va être un Week-end fort enrichissant, si vous voulez mon avis, en dehors de toute considération funéraire… Et merci encore de prêter votre voiture à Lucy.
-C'était tout naturel, vous nous prêtez la votre, c'est juste un échange de bons procédés. On va tenir à sept dans votre caisse ? Elle est super belle mais bon…
-Oui on tiendra. Nos valises tiennent dans le coffre de toit, donc j'ai réussi à caser les six sièges à l'arrière. On sera un peu serrés mais ça ira. Vous vous sentez de conduire l'engin ?
-Conduire ? Pourquoi ?
-Je tiens à être avec Norbert pendant le voyage. Il aura besoin de soutien moral.
-Je vois, ouais… Mais quelque chose me dit qu'Eddy va vous piquer la place.
-Eddy ?! Comment ça ?
-Baaaah je sais pas, je sens qu'il s'intéresse à Norbert depuis quelques temps.
-Vous plaisantez ? J'avais besoin de tout sauf d'un couple gay dans le service… Avec les démissions de Mesdemoiselles Brooks et Mochard, le rectorat a décidé de m'imposer une directrice pour l'année prochaine, et je dois encore trouver une secrétaire… Comment je vais gérer ça en plus, moi ?
-Miranda a démissionné ?
Linus regarda Etienne, surpris.
-Mr Heine ne vous a rien dit ?
-On s'est pas beaucoup parlé ces derniers temps. J'espère pouvoir profiter de ces longs moments ensemble pour lui taper la discute.
-Vous êtes en froid ?
-Il est distant et j'ose pas trop l'aborder.
-Il doit se sentir mal après ce que vous avez enduré pour lui sauver la mise…
-Mouais… Mais je sentais qu'il y avait autre chose, comme une rupture… et vous semblez me l'avoir confirmé…
-Oui, c'est malheureusement… ce qui semble.
Etienne soupira.

-Bon ! Le conducteur de ce terrible engin vous souhaite la bienvenue dans cette superbe voiture !
-Ca n'est pas un bus de tourisme, Etienne… soupira Linda.
-Et vous avez intérêt à faire attention à tout ! grommela Linus.
Etienne se retourna. Linda était à côté de Jonathan et Linus, au rang juste derrière lui. Encore derrière, Norbert, monopolisé par Eddy. Linus tirait ostensiblement la gueule. Kenneth s'était installé à côté d'Etienne.
-Ca va Norbert ?
-Pas fort…
-Vous êtes sur que vous voulez être accompagné ? s'étonna Linda.
-Oui, oui… S'il vous plait… Sinon je… Je pourrais pas supporter.
-Bon, si c'est ce que vous voulez… soupira Etienne. Bien ! Pendant le voyage, n'oubliez pas que le conducteur de cet engin a des goûts musicaux très particuliers…
-Ah non, c'est ma voiture, c'est moi qui décide des musiques ! grogna Linus.
-J'ai ramené des CD ! proposa Jonathan.
-Que dalle ! On va mettre MON super CD Gravé spécial longs voyages ! Préparé avec tout l'amour pour la musique d'un homme qui télécharge illégalement ses chansons ! Voilà la vraie raison qui fait que j'ai tenu à conduire !
-Une fois encore ton plan nous irradie tous de sa lumière intellectuellement supérieure… soupira Linda.
-Je sais… Ah, petit problème, Jonathan, vous êtes trop grand, je ne vois rien dans le rétroviseur.
-C'est bête pour vous…
-Echangez de place avec Linus.
-C'est gentil de me vouloir à la place du mort… soupira le proviseur.
-Ce qui explique que Ludges s'y trouvait… marmonna Etienne.
-Je suis pas suicidaire…
Jonathan frappa la tête d'Etienne.
-EH !
-Je suis pas suicidaire !
-Ok, ça va ! Pas la peine d'en faire un tofu ! Echangez de place !
-Sinon j'ai qu'à aller au milieu, moi… soupira Linda.
-Bah voyons, je freine brusquement et tu passes à travers le pare-brise !
-Tu sais, George Bush a inventé les ceintures de sécurité… marmonna Kenneth.
Etienne regarda son ami qui lisait un Conan Doyle.
-Mouais… qu'est-ce qui vous arrange, les trois ?
-Je reste au milieu… soupira Linus.
-Je sais pourquoi vous faites la tronche… mais ne vous inquiétez pas, on va s'arrêter à un moment. Bien ! Une longue journée de route nous attend !
Etienne démarra la voiture et alluma son CD : « On the road again » de Willie Nelson.
-OOOOH…
-C'est pas vrai !
-Oh non Etienne… maugréa Linda.
-Purée de la country, merde !!! soupira Jonathan.
-Vous êtes relou… soupira Eddy.
-Quoiiiii !?

Ils venaient de quitter Doublonville et se trouvaient sur de grandes routes avec des champs comme on pouvait en trouver beaucoup. Et le CD d'Etienne commençait à exaspérer tout le monde.
-Cause if you leaaaaave me now… You'll take away the biggest part of meeeee….
Kenneth avait mis des écouteurs. Linda lisait désespérément un magazine féminin avec une rubrique mode inutile puisque dans quelques mois elle ne pourrait plus rien porter. Linus avait ramené un traité de psychanalyse, et Jonathan avait pensé à prendre un ordinateur portable sur lequel il faisait un petit solitaire. A l'arrière, Eddy et Norbert semblaient plutôt distants, le premier ne sachant pas exactement comment aborder l'autre et le second qui n'avait absolument pas la tête à quoi que ce soit relevant d'une éventuelle relation avec l'intendant.
-Etienne, j'ai faim !
-Ouuuuuuuh no, baby please don't gooo…
Linda lui tapa l'épaule. Il baissa la musique.
-Oui poussin ?
-On pourrait s'arrêter un peu ?
-Ca fait qu'une heure qu'on roule !
-J'ai faim…
-Y'a deux paquets de chips à l'arrière…
-J'ai tout fini !
Etienne s'étonna. Linus soupira.
-Faites attention, Etienne, elles ont un appétit d'ogre dans ces moments là.
-T'es sure, choupinette, j'veux dire…
-Etienne, je t'en supplie !
-Rhoooon… Y'a un routier, là, on s'arrête…
-Youpi !!
Jonathan venait de finir son solitaire. Il ferma le PC pour économiser de la batterie. Ce faisant, il n'avait plus vraiment grand-chose à faire.
-Ca va, Jonathan ?
Il regarda Linda et hocha la tête.
-Vous voulez un magazine ?
Elle lui proposa des bondieuseries féminines.
-Euh… Nan…
-J'ai des magazines people, aussi…
-C'est gentil, mais nan merci.
-Bon…
Linus regarda Jonathan qui soupira en regardant le paysage. L'Espace s'arrêta devant un restaurant routier. Etienne regarda Kenneth.
-Tu viens avec moi ?
-Pas trop envie… soupira le blond.
-Bouge ton boule !
-Hooon…
Ils sortirent de la voiture.
-Quelqu'un veut quelque chose ?
-Des bonbons, Etienne ! saliva Linda.
-Euh… Ok… Linus ?
-Oh… Non ça va.
-Ludges le mort-vivant ?
L'intéressé soupira.
-Une corde ou un rasoir !
-…. Eddy ?
-Ca ira, merci.
-Norbert ?
-Rien.
Etienne soupira et partit avec Kenneth vers la supérette. Les autres sortirent de la voiture. Jonathan s'empara de la radio et la débrancha méticuleusement.
-Fais attention ! prévint Linus.
-T'inquiète… C'est toujours le même système…
-Dépêchez-vous, ils ont déjà choisi ce qu'ils allaient passer en caisse !!! scruta Linda.
Eddy et Norbert sourirent devant cette scène plutôt cocasse.
-Sont marrants quand ils veulent… soupira Norbert.
-Hm…
-Sinon, vous, ça va ?
Eddy soupira.
-Tu peux me tutoyer, on n'a que deux ans de différence.
Norbert regarda Eddy, surpris.
Etienne et Kenneth ne se parlaient même pas. Ils choisissaient des assortiments de bonbons.
-Nooon ! Elle t'a dit ça ? Arrêêêête !
Kenneth regarda Etienne.
-Excuse-moi, j'ai cru que tu me parlais mais en fait… C'était le bourdonnement de la clim.
-…
Etienne soupira.
-Je peux savoir ce que je t'ai fait pour que tu me fasses la gueule ?
-Rien.
-C'est Miranda, c'est ça ?!
-Ta gueule.
Etienne resta estomaqué.
-Tu m'dis pas ta gueule ! Eh, tu te crois où, là, dans une supérette merdique entre Doublonville et Acajou ?!
-C'est un peu là ou on est… et le caissier vietnamien avec un gros grain de beauté sur la joue t'a entendu…
-Vous avez rompu, c'est ça ? Et elle est partie !
-Mais ferme-là… J'ai envie de tout sauf de parler de ça.
-Et en quoi ça… concerne notre amitié ?
Kenneth soupira.
-Dès le départ, tu t'es aperçu que c'était pas une fille pour moi. Tu la piffais pas, ensuite tu t'es mis à l'héberger, puis à accepter cette relation. Ensuite j'ai eu une masse de problèmes, pendant que toi, tu filais le parfait amour avec Linda, et même que vous allez avoir un bébé. Tu comprendras que je me sente un peu frustré sur le plan sentimental, et que la dernière chose que je veuille faire, c'est plomber votre bonheur à toi et à Linda. Ah, et j'oublie le passage ou tu arrives comme un Zorro pour vaincre des assassins qui voulaient me tuer. Gentil, aussi. Et si tu veux savoir pourquoi elle m'a quitté, c'est parce que selon elle, j'étais incapable de « Partager ma vie avec quelqu'un d'autre que moi ».
-Les fameuses justifications des femmes pour rompre une relation…
-En gros selon elle je suis un égoïste.
-T'es pas un égoïste, Linda aime ton caractère généreux, et je sais que tu débordes d'égard pour les gens.
-Tu comprends pas, Etienne ! J'ai aimé cette femme, j'ai… j'ai fait l'amour avec elle, j'ai vécu dans mon appartement avec elle, j'avais même des projets…
-Dont elle n'a jamais rien su…
Kenneth soupira.
-J'aime pas donner de faux espoirs !
-Nan, c'est moi qui n'aime pas les faux espoirs. C'est moi qui ne confie rien à personne. C'est moi qui devrais me faire larguer parce que je ne pense pas assez à ma gonzesse et trop à mes Pokémon.
Kenneth s'étonna. Etienne soupira.
-Tu as essayé de calquer ta relation sur celle que j'ai avec Linda, et pour ça tu as essayé de faire comme moi. L'ennui c'est que Linda, c'est Linda. Moi c'est moi, Miranda, c'est Miranda et toi, par analogie, c'est… Peter Gabriel !
Kenneth rit jaune.
-Kenny, tu es un chic type. Si j'étais une fille ou si j'étais Norbert, y'a longtemps que je me serais jeté sur toi.
-Oui bon ça ira pour la semaine les métaphores foireuses…
-C'était ta première relation, c'est normal que ça se soit mal passé. La prochaine fois, prends une fille qui… corresponde à tes attentes, pas aux miennes.
Kenneth hocha la tête. Etienne lui tapota l'épaule.
-Et puis parle-moi. J'vais avoir besoin de tonton Kenny et de son fric pour parrainer Bébé Smirnoff.
-Tu… tu veux que je sois le parrain de ton fils ?
-J'allais demander à Linda mais c'est déjà sa mère !
Kenneth éclata de rire. Ils allèrent en caisse.
Linda sautilla.
-Ils arrivent !
-C'est bon… normalement le contact du lecteur CD est mort, au pire il peut que mettre la radio. Tu pourras remettre le contact en appuyant bien fort sur Retour Arrière, ça va tout remettre en place ! informa Jonathan à Linus.
-Ok ! Tu me remettras ça après, de toute façon !
-Oui bien sur, acquiesça Jonathan.
Linda se dirigea vers Jonathan.
-Ca va ?
-Pourquoi vous me demandez ça tout le temps ?
Linda regarda Jonathan.
-J'ai déjà vu votre regard sur un autre homme, et croyez-moi, ça me gêne de vous savoir aussi triste.
Jonathan regarda Linda, gêné.
-Je suis toujours triste. J'ai juste pas envie d'en parler. Si ça vous gêne vous m'en voyez contrit.
-D'accord… Mais si l'envie vous prend, n'hésitez surtout pas.
-Ca ne me prendra pas.
Linda hocha la tête, un peu déçue. Linus vint lui parler.
-Mademoiselle Trautmann, vous ne devriez pas lui parler de… de son vécu. Jonathan est quelqu'un d'assez… isolé intérieurement.
-Peut-être, mais…
-Il a vécu des choses très difficiles et très personnelles, je vous demanderais juste d'éviter de vouloir le questionner. Pour votre propre bien.
-Vous savez, vous, ce qu'il a ?
-Oui.
-C'est grave ?
Linus hocha douloureusement la tête.
-Oh… Je ne m'aperçois jamais d'à quel point j'importune les gens en étant si…
-Mais non… C'est juste que lui… Il n'a plus envie de quelque affection que ce soit. Et il s'y est résolu.
Linda hocha la tête.
-Oh non, faut que j'aille aux toilettes !
-Je vous accompagne, assura Linus.
-C'est gentil !
Jonathan restait assis pendant que Norbert et Eddy discutaient « Chiffons ».
-Des lingettes ? Tu plaisantes, ça devient tout collant après !
-Suffit de passer derrière avec un sopalin ! assura Eddy.
-Je préfère les chiffons épais en ce qui me concerne. J'ai l'impression de mieux nettoyer avec ça, songea Norbert.
Jonathan ferma douloureusement les yeux.
Tout le monde revint en voiture.
-Bonbons pour la petite dame…
-Hmmm ! Fraises tagada !
-Magazine pour Mr Rasoir. Y'avait pas « Pendaison Magazine » alors je vous ai pris « PC+ ».
Jonathan prit la revue.
-Merci… C'était pas nécessaire.
-Pas envie que vous tiriez la tronche sur tout le chemin. J'ai aussi pris de l'eau sucrée aromatisée.
-Ah !
-Pas mal !
-Cool !
Etienne soupira en regardant la route et Kenneth.
-Tu vois ? Le Roi, c'est moi !
Kenneth sembla dubitatif. Etienne tenta de rallumer le CD, mais impossible.
-Hm ?! Bah mince… Linus, votre camelote marche plus !
-Oh, oui, ça arrive de temps en temps…
-Mince alors… J'espère que c'est pas le CD…
-Non, c'est le lecteur, il déconne souvent, assura Linus.
-Z'êtes sur ?
-Ma femme le déteste, elle me houspille sans cesse à cause de ça ! « Fais réparer le lecteur CD, Lindbergh ! » Rhaaaan !
Linda et Jonathan eurent un petit sourire en coin.
-Oh lala… Bon, bah… iPod avec enceinte ! Ca m'embête pour la batterie, mais…
Linus, Linda, Jonathan, Norbert et Eddy tirèrent des têtes de cent pieds. Kenneth leva les yeux au ciel.
-Euh, Etienne…
-Quoi, Kenny ?
-Mets du disco. KC & The Sunshine ?
-Ah, ouais…
Kenny éteignit l'enceinte pendant qu'Etienne avait pris son iPod pour chercher sa chanson, ce qui fait que la musique ne partit pas quand Etienne sélectionna la musique.
-Haaaaan c'est un complot !! Mon enceinte est fichue !
-Ca doit faire aimant avec le tableau de bord… on se passera de musique.
-Bon… dommage…
Kenneth se tourna vers la banquette arrière, un sourire aux lèvres. Linda, Linus et Jonathan eurent un sourire complice. Linus se tourna vers Norbert.
-Tout va bien, mon grand ?
-Oui oui… Ne m'appelez pas « mon grand » !
-Excusez-moi…
Linus soupira en croisant les bras.

Quelques dizaines de minutes plus tard…
-Eh mais attendez… Mr Rasoir, vous pouvez réparer l'autoradio, nan ?
Jonathan soupira.
-T'arrêtes tout de suite avec ça !
-Avec quoi, l'autoradio ?
-Le coup du rasoir, là !
-Quoi ? J'dis rien de méchant…
-Le désavantage quand il n'y a pas de musique c'est qu'on entend ce que vous dites comme âneries… soupira Linus.
-Mr Rasoir peut bien faire en sorte que ça marche nan ?
Jonathan soupira.
-Y'a un autre truc qui marche bien, tu veux que j'te montre ?
-Volontiers !
Jonathan frappa le siège d'Etienne. Lequel, surpris, lâcha volant et pédales. La voiture partit en zig-zag.
-YIIIII !
-Oh put…
-EEEH !!
Etienne reprit le contrôle du véhicule.
-V… VOUS ETES BARGE ?!
-Bah quoi, j'essaie de me foutre en l'air, autant vous entrainer avec moi !
-SOMBRE CONNARD ! VOUS VOUS RENDEZ COMPTE QU'IL Y A UNE FEMME ENCEINTE A BORD ??? hurla Etienne.
-Pas mon problème, je suis suicidaire, je méprise la vie sous toutes ses formes !
-Enfoiré va !
-J'aurais du mal à vous surpasser, quand on a pris autant d'avance c'est dur d'être rattrapé…
Une sirène de police retentit. Norbert et Eddy se retournèrent.
-Han merde…
-Et voilà ! Bah on n'est pas dans la merde ! soupira Etienne.
-Rangez-vous sur le bas côté, Etienne !
-C'est un flic, ces gens là ne sont pas rationnels !
-Si on lui explique, il comprendra ! soupira Linda.
-Ouais… « Excusez-nous, mais l'ex-taulard derrière moi voulait juste me faire une blague ! »
-C'était pas une blague, j'avais vraiment envie qu'on parte dans le fossé ! continua à ironiser Jonathan.
-Quand je pense que je vous ai payé un magazine !
-Mon Dieu oui, faites-moi penser sans cesse à cette dette éternelle envers vous… grommela le proviseur adjoint.
-Etienne, putain, range-toi sur le côté !! soupira Kenneth. On n'est pas dans « Poursuites à la une » !
-Ca va, ça vaaaa…
Etienne se gara. Le policier se plaça derrière lui et arriva à sa vitre. Kenneth soupira.
-Ouvre ta vitre, Etienne !
-Nan !
-Bordel, Etienne ! Il va t'incendier !!
-La tuile, soupira Linus, il fallait que ça tombe sur ma voiture…
Etienne ouvrit finalement sa vitre. Le policier a un chapeau, des lunettes noires et une moustache.
-Monsieur bonjour… Nom et prénom…
-Smirnoff, Etienne !
Le policier grimaça.
-Vous vous… fichez de moi ? Vous avez bu, c'est ça ?
-Noooon ! Mon nom c'est Smirnoff et mon prénom c'est Etienne ! Comme… les papes !
-… Papiers du véhicule !
-C'est pas mon véhicule !
-Pardon ?
Linus s'avança.
-C'est le mien !
-Pourquoi vous êtes à l'arrière ?
-Euh… On va à Sinnoh, Unionpolis, pour un enterrement, je suis à l'arrière pour tenir compagnie à mon ami en deuil !
Le policier regarda Jonathan qui tirait la gueule (Mais en fait il lisait son magazine, indifférent à l'intervention policière. Linus détacha sa ceinture et chercha les papiers dans la boîte à gants.
-Je vois… Désolé pour votre maman, monsieur !
Jonathan releva la tête, étonné. Norbert et Eddy se regardèrent.
-C'est pas ma mère à moi, c'est la sienne ! fit remarquer Jonathan en désignant l'arrière de la voiture.
-Oh… Et vous allez tous à l'enterrement ?
Tous hochèrent la tête.
-Pourquoi vous êtes en habits civils alors ?
-Nos affaires sont dans le coffre de toit, expliqua très simplement Linus.
Le policier vérifia les papiers.
-Lindbergh James Jr Winchester…
-Voilà ! Je suis proviseur de la Faculté de Doublonville !
Il montra sa carte d'identité.
-Hm… Ok… Vous, vous êtes sur que vous n'êtes pas bourré ?!
-Smirnoff c'est mon nom de famille ! soupira Etienne.
Kenneth semblait embarrassé.
-Vous voudriez pas descendre du véhicule que je procède à une petite vérification ?
-Sa petite copine est enceinte !
Le policier regarda Kenneth qui désigna Linda.
-Il aurait certainement pas bu avec elle à bord !
Le policier regarda Linda, embarrassée.
-Enceinte ? De combien ?
-Environ un mois… soupira Linda.
-Oh… Et c'est vous le père ?
Kenneth secoua la tête. Etienne soupira.
-On est tous les pères ! D'où le fait qu'on l'escorte !
Le policier regarda le prof.
-C'est moi, le père ! Jusqu'à preuve du contraire…
-Etienne… soupira Linda en se frappant le front.
-Hm… Roulez correctement si votre femme est à bord.
-C'est pas ma femme… grommela Etienne.
-Oh… Bonne journée messieurs, bon voyage !
Etienne leva les yeux, excédé.
-Merci ! On pensera à vous en lisant l'épitaphe et en mangeant des chips pendant l'éloge funèbre !
Il reprit le volant, furieux. Il y eut un petit flottement.
-Etienne, vous n'avez toujours pas demandé Linda en mariage ?! s'étonna Linus.
-C'est vrai ça, généralement quand on met une femme enceinte… s'étonna Jonathan.
-Oui pis depuis le temps, t'aurais au moins pu… ajouta Kenneth.
-OH VOS GUEULES ! hurla Etienne.
Linda soupira à son tour.
-Quelle super ambiance ! Là, ça fait plus enterrement. Si on se fait arrêter on pourra présenter les choses un peu plus classe ! « Hey ! On est tous collègues ! Comment ça, ça se voit ?! »
-Qu'est-ce que tu as exactement contre le mariage ?! s'étonna soudainement Linda.
Etienne tomba des nues.
-JE CONDUIS ! LES QUESTIONS A LA CON, ON VERRA PLUS TARD !
-C'est pas une question à la con, et si moi j'ai envie de me marier ?!
-MAIS ON S'EN FOUT, LA ! JE CONDUIS !
-Mais tu peux comprendre au moins que…
Etienne s'empara de son iPod et mit ses écouteurs, puis il s'enferma dans sa musique tout en conduisant. Tout le monde s'étonna. Kenneth se retourna vers Linda.
-T'as mal choisi ton moment…
-Toi aussi ! D'où tu vas dire à un policier que…
-Quoi ? C'était pour éviter à Etienne de faire un test d'alcoolémie !
-Il n'a pas bu, il n'aurait eu aucun problème !
-Enervé comme il l'était, si, il en aurait eu, continua Kenneth. Et j'étais à deux doigts de sortir mon chéquier.
-Kenneth, non… soupira Linda.
-Alors j'ai préféré… dire que…
Linda hocha la tête.
-J'ai décidé d'envisager ma façon de vivre différemment. Ma façon s'envisager les relations avec les gens aussi.
Linda sourit. Kenneth s'en retourna à son Sherlock Holmes.

Midi trente : Arrêt dans un routier pour manger.
-Je pense qu'à 16 heures on aura atteint la frontière.
-C'est vraiment loin… soupira Linda.
Linus hocha la tête, face à Etienne qui était à côté de Linda, elle-même à côté de Kenneth, aux côtés d'Eddy. Linus avait Jonathan à côté de lui et Norbert face à Eddy.
-C'est le genre de truc qui s'apprend pas, c'est comme faire un nœud papillon, sauf que tu passes la lanière dans le col…
-Ahon… J'avoue que ça m'a toujours intrigué !
Etienne regarda Linus, intrigué. Parce que Linus regardait avec insistance vers Norbert et Eddy.
-Vous avez un problème ?
-N… Non, non, pourquoi ?
-Je sais pas, vous avez l'air… jaloux ?
-Jaloux, tiens donc. Et je peux savoir de quoi, de qui ?!
-Vous êtes jaloux qu'Eddy cherche à vous piquer Norbert.
-Alors ça c'est ridicule.
-Pas tant que ça.
-D'où tirez-vous une telle sottise !
-Vous les regardez depuis tout à l'heure. Avec un regard particulièrement mauvais.
-Je ne mange pas de ce pain-là !
-Je sais, mais vous tenez à Norbert, vous aimeriez être là pour lui…
-Je suis déjà là.
-Pas avec lui directement. Vous lui avez à peine parlé depuis le début du voyage. A part Eddy, peu de gens lui ont beaucoup parlé…
-Vous croyez qu'il n'a pas envie ?
-Il a besoin de se vider la tête. C'est pour ça qu'il a demandé à beaucoup de monde de venir avec lui.
Linus hocha la tête.
-Vous étiez drôlement en colère dans la voiture…
Etienne soupira.
-J'aime pas qu'on se moque de mon nom de famille. C'est l'honneur de mon père, ce nom. Je me fous que ce soit celui d'une marque d'alcool, l'important c'est que ce soit un nom que je sois fier de porter.
-La première chose que Lucy a dite en entendant mon nom de famille c'est « Ah, comme les fabricants d'armes ! »
Etienne sourit.
-Mais moi sur le coup j'avais trouvé ça mignon… reprit le proviseur.
-Moi quand les gens en tirent des conclusions, ça m'énerve.
-C'est étrange, depuis le début de cette année je vous trouve de plus en plus normal, humain.
-C'est vrai ? Avant ou après avoir failli ne pas m'engager ?
Linus ricana.
-Je… Je vous vois vraiment différemment par rapport aux années précédentes.
-C'est pareil pour moi. Franchement, l'année dernière je vous détestais, mais là vous… m'apparaissez plus humain aussi. Quand vous me disputez maintenant j'ai l'impression d'essayer de comprendre pourquoi, et surtout que vous avez de bonnes raisons…
Linus ricana de nouveau avec Etienne.
-Je crois que… ma vie prend vraiment le bon sens.
Linus sourit.
-Je connais ça. Un jour, vous quittez votre vieille Angleterre ou on n'a cessé de vous maltraiter, et vous décidez de commencer une nouvelle vie… Et au bout d'un moment ça marche.
Etienne sourit et regarda Linda qui mangeait et qui le regarda, souriante. Linus soupira.
-J'aurais dû demander à Lucy de venir, elle me manque maintenant !
-Vous n'avez qu'à l'appeler, sinon ! proposa Linda.
-Eh, c'est pas bête ça… Je reviens.
Linus se leva. Il regarda une dernière fois Norbert et Eddy qui ricanaient.
-Eh bien, Etienne ! Tu as remonté le moral d'un type que tu détestais ! C'est en progrès cette Misanthropie ! remarqua Kenneth.
-En fait je fais ça surtout pour qu'il m'aide quand j'aurais le bébé.
Linda soupira.
-Ca fait seulement 4 semaines, vous n'allez pas commencer à faire des plans sur la comète…
-Nan mais attends, je sais toujours pas comment je vais aborder ça moi…
Jonathan, pendant ce temps, regardait son assiette, livide, repensant à ce qu'il avait vécu, mettant en relation les propos tenus avec son propre passé…

-Bon, cette fois, je conduis ! Sourit Linus.
-Ca ira ? s'étonna Etienne. Je croyais que vous ne supportiez pas de conduire sur de longues distances…
-Je me sens ravivé par l'appel que j'ai passé à ma famille. J'ai besoin de me défouler !
-Sur un volant ?! s'étonna Jonathan.
-Ouais !
Linus partit, tout guilleret, vers la voiture.
-Y'avait du hasch dans son téléphone ? demanda Jonathan.
-Aucune idée… marmonna Linda.
Kenneth se tourna vers Eddy et Norbert.
-Eh mais c'est pas possible !
Lesquels étaient toujours devant la porte du restaurant routier.
-Vous venez ? On repart !
-Ouais ouais !
Kenneth soupira.
-L'autre, sa mère est morte et on dirait il en a rien à foutre !
-Kenny… soupira Linda.
-Excuse-moi mais même moi, je resterais bien deux semaines à chialer chez moi le jour ou ça arrivera !
-Menteur, marmonna Etienne, tu pleurnicheras deux jours, pas deux semaines…
Etienne et Kenneth partirent vers la voiture.
-L'est peut-être en état de choc… marmonna Jonathan.
-Vous croyez ? s'étonna Linda.
-Ouais… Quand j'étais en prison, un type rigolait tout le temps, et quand on lui a demandé pourquoi, le gars a répondu qu'il avait tué ses parents à mains nues. Résultat, il s'est mit à chialer comme une jouvencelle.
Linda se mordilla les lèvres.
-C'est dur pour vous d'évoquer cette époque ?
-Pas trop, non.
-J'aimerais bien savoir pourquoi vous êtes malheureux, comme ça je pourrais essayer de vous faire rire !
-Je ris parfois. Quand je trouve une vidéo rigolote sur Internet, quand je papote avec des gens. Tiens, tu vois ton mec, son pote, Linus et les autres… Bah l'autre fois, quand t'étais avec le jules à Norbert, on s'est bien marrés tous les six.
-Etienne m'a dit que vous étiez bourré comme un coing…
Jonathan hocha la tête.
-L'alcool c'est bon quand vous avez des problèmes. Ca vous aide à les oublier un moment.
Il se dirigea vers la voiture. Linda semblait désolée.

Nouvelle disposition voiturière : Linus était au volant, Jonathan à ses côtés. Derrière, Etienne était avec Linda, tout contre elle, et Kenneth était assis à côté d'eux, lisant toujours son bouquin. Et dans le fond, Norbert et Eddy à moitié endormis l'un contre l'autre.
Il était bien quatorze heures.
-J'vais mettre un peu de musique, prononça Jonathan.
-Ca marche pas… marmonna Etienne.
Jonathan appuya sur le bouton retour arrière un moment. Les écrans à cristaux se rallumèrent. Etienne s'étonna.
-Oh…
-Suffit d'être malin.
Jonathan retira le CD d'Etienne et mit le sien. Une calme mélodie au piano retentit. Apaisante et claire. Il s'agissait du « Hallelujah » de Jeff Buckley.
-J'aime bien cette musique. C'est calme, c'est apaisant, c'est chaloupé.
Ce faisant, il continua de lire sa revue. La voix de velours de Buckley retentit dans toute la voiture. Sensation agréable du confinement musical. Dehors, personne sur l'autoroute n'entendait la musique qui emportait tout le monde dans la quiétude.
Jonathan avait compilé un magnifique disque rempli de chansons tristes et mélancoliques se succédant à bonne allure et à bonne succession. « Can't fight this feeling anymore » de REO Speedwagon, « Hurt » de Christina Aguilera (Qui arracha presque une larme à Etienne). « L'hymne à l'amour » de Piaf qui fit presque sangloter Jonathan, au grand désarroi de Linus. « Nothing Fails » de Madonna, « Le Bal des Laze » de Polnareff, « Can't live without you » de Mariah Carey, « Bohemian Rhapsody » de Queen…
Et puis une chanson fit réagir Norbert.
La 13ème piste du CD de Jonathan.
-M… Jonathan, c'est… C'est l' « Ave Maria » de Pavarotti ?
-Ouaip. J'ai aussi celui de Dolorès O'Riordan qui passe après.
Tout le monde se tourna vers Norbert excepté Linus, trop concentré sur sa route, mais qui tendit une oreille.
-M…Maman adorait les Ave Maria, surtout chantés par des hommes… Elle se passait souvent celui de Pavarotti… Elle adorait ça.
Le doyen commença à pleurer. Linda s'efforça de le réconforter avec l'aide d'Eddy.
-Oh… Je m'en doutais, Norbert ! Vous ne pouviez pas rester éternellement impassible comme ça !! souffla Linus, qui semblait s'y attendre.
Jonathan baissa le son. Alors que le soleil était à son zénith, Norbert était en train de craquer. La voiture quitta sa torpeur.
-Arrêtez-vous, Linus, il est en pleine crise ! cria Kenneth.
-Je cherche une bande d'arrêt d'urgence !
-Grouillez-vous ! maugréa Etienne.
-J'en ai une en vue !
Linus se décala de file en file pour rejoindre la bande. Soudain, il manqua de se heurter à un camion.
-NOM D'UN…
-BORDEL !!!
-HAAAAH !
-Ca va, ça va !!!
Il réussit à freiner la voiture sur la borne. Le camion en faute se gara juste derrière. Norbert sortit, en larmes.
-Ca va, Norbert… rassura Linda.
-Allons… soupira Etienne.
-Ca va aller, lâche tout, ça te fera du bien ! assura Eddy.
Le conducteur du camion descendit.
-C'EST QUI LE TROU DU CUL QUI CONDUIT CETTE MERDE ?!
Linus s'avança.
-Ce… C'est moi ! Désolé, notre ami a eu…
Le routier colla un coup de poing à Linus.
-Han !!! Cria Linda en se tenant le visage.
-Oh putain ! s'exclama Kenneth.
-La vache… marmonna Etienne.
-Espèce de trou du cul ! Tu t'rends compte que ma femme et moi on a failli finir dans le fossé ?!
La « Femme » en question descendit.
-Moi à vue de nez j'appelle ça une p…
-ETIENNE !!! grommela Linda pas rassurée.
Etienne alla se placer devant le coffre de l'Espace de Linus.
Ce même Linus se releva et s'essuya la bouche d'un revers de la main.
-Hmph ! Mon père m'en collait des pires !
Le routier grimaça.
-Si vous avez un problème avec moi, réglez ça comme un homme ! somma Linus.
Linus sortit son Chaglam, Mistigri III.
Le routier retroussa ses manches et sortit un Nidoking.
-Vas-y, Dédé, colle-lui une branlée !
La « femme » regardait ostensiblement vers Etienne et lui faisait du charme. Etienne regardait le show avec un air pervers. Il se retourna sans bouger et sortit son dictaphone sous le regard intrigué de Jonathan.
Mistigri III usa de sa Combo Griffe pour arrêter la Mania du Nidoking.
-Queue de Fer !
Nidoking frappa Chaglam.
-Mistigri !
-Double Pied !!
Le monstre tenta d'écraser le chat. Qui retint le pied de l'animal avec pattes et queue. Le Nidoking fut projeté en arrière et s'écroula. Chaglam lui sauta dessus et se mit à le griffer comme un enragé. Le routier regarda Linus, pas peu fier.
-Voyez…
-Espèce de sale trou du cul, j'aurais pu finir dans le fossé…
Un Chapignon, un Goupix et un Gardevoir s'interposèrent. Le routier regarda les trois Pokémon, puis il regarda Kenneth, Eddy et Linda.
-Repartez !
Le routier regarda sa femme qui secoua la tête. Il regarda les trois adultes.
-On veut que vous nous payiez une sorte d'acompte, pour éviter qu'on… ne se venge !
Linus s'étonna. Jonathan désigna le camion. Le routier et sa femme se retournèrent vers Metang, devant le moteur.
-Euh… Lui il peut genre péter votre moteur. Alors soit vous repartez, soit vous nous demandez du fric et là…
-Vous n'oserez pas !
Jonathan croisa les bras.
-Vous demandez ça à un mec qui a passé 15 ans en prison de son propre consentement…
Linus hocha la tête. Linda et Kenneth s'étonnèrent.
-Même que j'étais son avocat ! acquiesça Linus.
Le routier soupira. Il rappela son Nidoking et recula. Ils semblaient attendre quelque chose. Etienne sourit.
-C'est notre plaque d'immatriculation que vous voulez ? cria le prof de stratégie.
Le routier et sa femme s'étonnèrent. Linus regarda les deux, interloqués.
-Moi j'ai un plan encore plus hardcore à vous proposer. Prêts ?
Etienne alluma son dictaphone.
« 2507-LU-00 »
Etienne regarda son dictaphone, étonné.
-Quoi, Lassie ? C'est le numéro d'immatriculation du camion des deux routiers ?! Tu en es sure ?!
« 2507-LU-00… camion rouge avec une draperie de l'équipe des Maganon sur le tableau de bord… »
-Quoi, Lassie ? Ce gars aime les équipes de baseball merdiques qui perdent tous leurs matchs ?!
-Eh !!
-Eeeeeh ! Moi j'ai ta plaque ! Toi t'as pas la mienne ! Moi j'appelle les keufs t'es mort ! Toi tu leur dis quoi ? « ouais y'a des gars en espace violette ils ont failli nous renverser » ! Déjà t'as un Monster Truck, alors pour le renversement ça doit vraiment être une sacrée tarlouze de square, ton camion… Mais surtout vous avez agressé physiquement un fonctionnaire ! Vous allez prendre pour gros !
Le routier soupira.
-Eh ouais, les routiers ! Dans les histoires, vous nous la jouez gros bras en prenant des fifilles en autostop, mais dans la réalité… Que dalle !
Le routier et sa femme partirent, bougonnant. Linda alla s'asseoir sur le capot, voilant la seconde plaque avec sa robe. Le camion partit sur l'autoroute. Etienne soupira.
-Ha j'vous jure ! Ca va Linus ?
-Ouais…
Norbert vint l'examiner.
-Vous allez bien ?
-Et vous, mon bon Norbert ?
Le doyen regarda son supérieur hiérarchique.
-Je… Je suis désolé… J'avais juste besoin…
-Je sais, je sais.
-C'est ma faute si vous vous êtes fait…
-Mais non, mais non !
-Ca change rien à ce qu'il y a entre nous, hein ?
Etienne regarda Kenneth et Linda avec un grand sourire. Kenneth soupira.
-Toi je te sens d'humeur sarcastique… marmonna le CPE.
-Oui je me demande ce que tu vas sortir… soupira Linda.
-Moi ? Jamais ! sourit évasivement Etienne.
-Mais non, Norbert… En plus vous me devez toujours un diner chez moi !
-Haaaan je savais que vous alliez remettre ça sur le tapis !
Ils se donnèrent une accolade fraternelle. Linda s'attendrit.
-C'est mignon, on dirait vous deux ! s'écria Linda en regardant Etienne et Kenneth.
-Nous…
-…Deux ?!!
Jonathan fredonna « Stranger In The Night » ce qui fit rire Linda et Eddy. Le proviseur adjoint ricana à son tour. Peu après, tout le monde riait de cette mésaventure pour le moins rocambolesque.

Ce faisant, l'ambiance en voiture changea nettement. Tout le monde semblait content. Norbert allait un peu mieux également.
-Dites, Linus…
-Oui Norbert ?
-Racontez à tout le monde l'histoire de vos Mistigri !
Tout le monde regarda vers le chauffeur, intrigué.
-Ca n'intéresse personne !
-Moi j'veux savoir ! sourit Linda.
-Ca m'intéresse aussi, ouais… statua Kenneth.
-D'autant que c'est une histoire passionnante ! s'écria Norbert.
Linus soupira alors que la frontière était à quelques kilomètres.
-En Angleterre à mon époque, dans ma jeunesse, quand deux Pokémon d'espèces différentes avaient des petits, c'était considéré comme une abomination, une impureté. Il y avait dans le village proche de Glasgow ou nous habitions avec ma famille, deux Pokémon chats appartenant à deux familles paysannes : Une femelle Chaffreux qui me faisait terriblement peur quand je passais devant la maison de ses maîtres, et un mâle Delcatty affectueux et docile qui ne rechignait jamais sous les caresses des enfants de la ville. Un jour, nous nous étions aperçus que les deux chats se voyaient la nuit, l'un passant sous les grilles de sa clôture et l'autre profitant d'un trou dans la palissade de chez lui. Et puis un jour, l'on s'aperçut que la Chaffreux avait eu des petits. Trois petits Chaglam. L'ennui c'est que… L'on sut immédiatement de qui étaient les petits, étant donné que les trois connaissaient l'attaque Mimi-Queue qui n'était pas normalement apprise par ces Pokémon là… L'on procéda donc à la mise à mort des amoureux félons sur la place publique. Mais lorsqu'on chercha les trois petits, on ne les trouva plus. En effet, avec les autres enfants du village nous nous étions arrangés pour les cacher. Un jour chez l'un, l'autre jour chez les autres, ils passaient de mains en mains à la récréation, avec chaque fois la peur d'être découvert, toujours plus terrible… Le plus dur c'était de les nourrir discrètement. Et puis un jour il s'avéra que les autres enfants se lassèrent de cette mascarade, alors je pris la décision d'adopter les trois petits, les plaçant dans mon grenier. Tout se passa très bien, je venais les nourrir la nuit… Mais les Chaglam grandirent. Un premier essaya de fuir, mais il fut découvert, et en essayant de l'arrêter, mon père lui a coincé la queue dans la porte de la maison, avant de le laisser partir. Il a réussi à s'enfuir mais la pauvre bête fut retrouvée morte quelques jours plus tard par un groupe de filles de mon école, ayant succombé à ses blessures. Le second périt lorsque ma mère installa des pièges à rats dans ledit grenier, et ce pauvre farfelu s'était coincé dedans, et il ne survécut pas à la… désincarcération, si je puis dire. Finalement je réussis à économiser assez d'argent pour acheter une Pokéball afin de sauver le dernier, que je surnommais « Mistigri III », en référence à ses deux frères, pour que je n'oublie pas et qu'il garde à jamais une trace de sa famille.
Tout le monde était super triste. Linda en pleurait. Norbert hocha la tête. Linus regarda dans le rétroviseur.
-Euh… J'espère ne pas avoir plombé l'ambiance !
-C'est super triste votre truc… marmonna Etienne.
-Ouais… s'étonna Kenneth.
-C'est vraiment… sniff… Une jolie histoire ! sanglota Linda.
-Excusez-moi, mademoiselle Trautmann, je ne voulais pas… Enfin bref, depuis tout va bien. Ce brave petit minou est en sécurité à ma ceinture. Et nous voilà à la frontière !
-Youpi… soupira Etienne.
Ils sortirent de la voiture pour laisser les inspecteurs de la douane faire leur travail, accompagné de Linus. Les six autres passagers restèrent assis à côté du guichet de douane.
-Kenneth ?!
L'intéressé se retourna vers une bonne femme rousse à lunettes un peu grassouillette. Il était plutôt surpris.
-Heuuuu oui ?!
-C'est moi ! Morgane ! Morgane Patch ! On a fait notre voyage itinérant ensemble à l'école de dressage de Mérouville !
Kenneth se leva et acquiesça.
-Oh… Oui… Comment ça va ?
-Mais ça va écoute ! Et toi tout le monde va bien ?
-Oui, euh… on va à un enterrement…
-Oh désolée ! Moi je rentre d'une semaine de vacances à Nénucrique, c'était super ! T'as dû te caser depuis le temps ?!
-P… Pas vraiment non… Je suis comme qui dirait célibataire !
-Ah bon ? Moi je suis déjà mariée, deux enfants et tout ! J'aurais juré qu'un garçon comme toi, t'aurais trouvé tout de suite chaussure à ton pied !
-Eh bah…
-Bon, je dois y aller ! J'espère qu'on se reverra, ce serait sympa de se faire une bouffe ensemble !
-Ouais !
-Allez salut Kenny !
Jonathan, Etienne, Linda, Norbert et Eddy regardèrent le CPE se rasseoir, malheureux comme une pierre.
-Le ciel soit loué de m'avoir fait homosexuel… soupira Eddy.
-C'était ta copine à l'académie ! s'étonna Etienne.
-Bah oui…
-Elle avait l'air radieuse…
-Oh la ferme, Smirnoff…
-L'ennui avec toi c'est que si tous ceux que tu rencontres ne voient qu'un pauvre type malheureux, ils ne vont pas chercher à te causer d'autre chose !
-Tu racontes que des conneries…
-Nan, il a raison, acquiesça Linda.
-Ouaip. Parole d'expert… continua Jonathan.
-C'est bien vrai, ajouta Norbert.
-J'dois faire quoi alors ? Faire comme si tout allait bien ?! Faire comme si… j'en étais pas à une boîte d'anxiolytiques par semaine ?! Faire comme si j'avais pas envie de vider une bouteille de Dom Pérignon tous les soirs ?!
-Voilà !
-Exactement !
-Au moins ça fera la surprise ! jugea Etienne.
Kenneth soupira devant une telle unanimité. Finalement le cortège repartit, passant sans encombre la frontière.
-Le plus dur est passé ! soupira Linus. Changeons-nous de disposition voiturière ?
-J'vais pioncer, vaut mieux que j'aille à l'arrière, soupira Jonathan.
-Je reste avec Etienne… sourit Linda en se serrant contre son compagnon.
-Je veux bien venir à côté de vous, Linus… marmonna Kenneth.
-Nous on reste au fond ! s'écrièrent Norbert et Eddy.
-Le contraire m'aurait stupéfait… marmonna Linus.

Kenneth regarda la route défiler sous le pare-brise. L'air indifférent. Linus le regarda.
-Ca ne va pas fort, vous…
-Ca se voit, je sais…
Linus soupira.
-L'année à venir s'annonce encore plus difficile, vous savez. On va avoir le rectorat sur le dos, je ne sais pas du tout quelle sera ma marge de manœuvre, votre poste pourrait en pâtir…
-Vous… Vous n'avez jamais eu l'impression qu'autour de vous les gens étaient infiniment plus heureux que vous, et qu'ils vous méprisaient avec leur bonheur ? Eh bah c'est un peu ce que je vis en ce moment.
-En fait je ne suis pas quelqu'un de… malheureux. Je l'ai été, mais maintenant… ça va.
-Vous avez de la chance.
-La chance n'a rien à voir là dedans, Mr Heine. Il faut trimer pour mériter son bonheur.
-J'en ai marre d'être seul…
-Vous n'êtes pas seul, vous avez vos amis…
-Avec le bébé, ils vont bientôt ne plus avoir de temps même pour eux deux… soupira Kenneth.
-J'avoue que les premiers temps c'est compliqué… Mais ils auront besoin d'un bon soutien moral, et vous serez là !
-Mouais… Peut-être.
Linus regarda Kenneth, intrigué.
-Je pense de plus en plus souvent à… L'après. A ce que ce serait sans moi… Ca n'aurait pas changé, finalement.
-Voyons Kenneth…
-Y'a des jours, je me dis que ma vie est complètement nulle et inutile, ou rien ne m'intéresse…
-Bien sur qu'elle l'est.
Kenneth regarda Linus qui conduisait.
-Bien sur. La vie de tout le monde est inutile et nulle. Pourquoi, vous vous croyiez exceptionnel ?
Kenneth hocha la tête.
-Ca vous arrivera un jour, le bonheur. C'est certain. Ca arrive à tout le monde.
Kenneth hocha la tête. Derrière, tout le monde était à moitié endormi.

Le groupe arriva à Joliberges aux environs de 18h20.
-Bien, il faudrait trouver de quoi diner et où dormir !
-On pourrait aller dans un simple café pour manger… songea Linda.
-Je m'occupe de l'hôtel, acquiesça Kenneth.
Tout le monde le regarda. Kenneth soupira.
-Oui, j'ai de l'argent, je m'en sers, admirez-moi…
-Je vais avec toi ! lança Etienne.
-Bah ! Et moi ?! s'étonna Linda.
-T'es avec deux hommes et deux homosexuels, il peut rien t'arriver !
Norbert et Eddy levèrent les yeux au ciel.
Tout le monde partit de son côté. Etienne regarda Kenneth, intrigué.
-Tu nous la joues grand donateur en gros ?!…
-Oh ça va…
-Tu essaies de te prouver quelque chose…
-Je veux juste qu'on dorme quelque part ou c'est correct !
-Die jungen Heine Verkauft die Hotel !!
-Oh ça vaaaaa… soupira Kenneth.
-Je veux dire : Imagine que tu sois un grand nabab saoudien accompagné de tes six femmes…
-Oh une métaphore Smirnoffienne… « Imagine t'es un Grainipiot qui se tape un Noeunoeuf ! »
-Ouah… Tu viens d'éveiller de nouveaux trips pour mon imagination. Non, sérieux… Tu n'as pas à te comporter comme si tu étais une sorte de tampon pour tout le monde. Tu as le droit d'être Kenny, naturel et ouvert, ou est passé le gamin que j'ai connu étant petit ?
-Avalé par une directrice aux jambes interminables...
Etienne soupira.
-Ca va elle t'a pas castré non plus…
-Mais j'étais heureux ! Et j'ai tout foutu en l'air !
-Ca arrive à tout le monde. Regarde moi j'ai peur de tout foutre en l'air avec Linda.
-Vous allez avoir un bébé !
-Et alors ? Tu crois pour autant que tout va rester intact ? Correct ?
-Toi et Linda ça colle à merveille ?
-On va se disputer au sujet du bébé, et je t'avoue franchement que j'y connais rien aux gosses ! Et pis… La soirée entre mecs qu'on a faite chez moi, c'était génial, et j'ai peur qu'avec le bébé on puisse plus faire ça !
-Mais Etienne, c'est ça la vie ! C'est… Des problèmes, des contraintes… Tu ne peux pas vivre éternellement dans tes habitudes, tes hobbies… C'est ridicule !
-Plus ridicule que de payer un super hôtel à des collègues alors qu'on va à un enterrement ?
-Je… pensais que tu voudrais ce qu'il y a de mieux pour Linda.
Etienne regarda Kenneth, suspicieux.
-Tu… insinues quoi, là ?
-Rien !
-Qu'en t'empêchant de payer cash je prouve mon désamour à Linda ?! Tu joues dans quelle équipe, là ?
-D'ACCORD ! J'ETAIS AMOUREUX D'ELLE !!
Etienne fit de gros yeux.
-Non, c'est vrai ?
-Bien sur, abruti ! Enfin, il faudrait être idiot pour ne pas penser un seul instant que…
-Je le savais, Kenny ! J'ironisais.
Le blond regarda son ami.
-Tu lui as offert une broche pour son 14ème anniversaire. Elle a cru que c'était la mienne mais je lui ai répondu que je n'aurais jamais pensé lui offrir un bijou et que ça devait être ton cadeau. Elle en a été très choquée.
Kenneth balbutia, abasourdi.
-Tu…
-Mais oui… Je lui ai dit que tu étais maladroit mais que cela représentait bien toute l'amitié qu'il te portait… Donc t'as pas à t'en faire. Je sais que tu n'as jamais pensé à mal à son sujet.
-Ouais… « Excepté que je l'ai embrassée quand on avait 17 ans… »
-Si c'était le cas tu me le dirais. T'es incapable de tout garder pour toi.
-Etienne… J'ai jamais souhaité que toi et elle vous vous sépariez…
-Je sais, ça…
-Oui mais… tu pourrais croire que… j'ai toujours eu ce souhait sous-jacent, mais il n'en est rien. Je t'assure.
Etienne sembla peiné.
-Et moi il m'arrivait de penser que tu l'aimais peut-être, mais il a fallu 15 ans pour qu'on en discute. Décidément, même entre meilleurs amis du monde, on craint pour se confier des trucs.
-Ouais…
-Qu'est-ce que tu penses de celui-là ?!
Kenneth soupira.
-Etienne, tu sais comment on dort dans un deux-étoiles ?
-La tête en bas les pieds pendus par une poulie avec les cheveux dans un bocal à poissons carnivores ?
-… Non.
-Tu vois. T'as des goûts de luxe !
-Oui j'ai des goûts de luxe, mais j'en ai honte !
Etienne se tourna vers Kenneth, l'air satisfait.
-C'est ça !
-Quoi, c'est ça ?
-Tu as honte de tes goûts de luxe !
-Et alors ? J'ai pas le droit d'avoir honte de moi ?
-Si toi tu en as honte, qu'en est-il des femmes que tu fréquentes ?
Kenneth s'étonna.
-Un homme qui a de l'argent, ça n'attire pas que des femmes frigides, des garces intéressées ou des camées en manque, ça peut être un signe de sécurité pour une femme, qui préférera sans aucun doute fonder une famille avec un homme beau, riche et gentil qu'avec un connard pauvre et pas très sexy.
-T'es très sexy !
-Je parlais pas de moi, enfoiré, va !
-Ca va… Allons payer cet hôtel avec mon argent dont… Je n'ai pas honte !
-Sale riche, va !
Kenneth plissa les yeux, lassé.

Repas dans un café de la ville, très calme. Tous les regards se centraient sur Norbert. Lequel leva les yeux, soupirant.
-Je devrais dire que j'ai l'habitude qu'on me regarde comme une chose, mais…
Tout le monde se redirigea vers son assiette.
-Je vais bien ! soupira Norbert. Je ne suis pas en dépression, je suis calme, je supporte. Ca fait presque 20 ans que je ne l'ai pas vue, sa mort m'affecte mais c'est supportable.
-Elle est partie quand elle a su que vous étiez…
Norbert hocha la tête face à la question d'Etienne.
-Hon…
-Merci pour cet agréable rappel…
-Vous n'aviez aucune nouvelle ? Qui vous a prévenu ? s'étonna Kenneth.
-Une tante qui habite à Unionpolis, soupira Norbert. Elle est compétitrice dans l'arène locale.
-C'est-à-dire ? s'étonna Jonathan.
-Avant d'affronter une championne, vous devez affronter ses disciples. Eh bien ma tante est une d'elles. Apparemment elle était toujours en contact avec sa sœur donc elle m'a prévenu.
-Y'a quelque chose qu'on doit savoir à propos de votre famille, au cas où il y a une bourde qu'on n'aurait pas à faire ? questionna Kenneth.
-Euh… Disons pour faire simple que j'hésite à me rendre à la cérémonie familiale.
Linda sembla surprise.
-Vous avez peur de votre famille ?! Mais enfin Norbert, on est en 2009, le temps a passé, de l'eau a coulé sous les ponts…
-Vous ne connaissez peut-être pas la ténacité de la rancune, Linda, mais…
Linda soupira et désigna Etienne.
-Je suis sa petite amie ! Il m'en veut encore pour ne pas être revenue vers lui après son procès ! N'est-ce pas ?
Etienne détourna la tête, honteux.
-Vous voyez ! soupira Norbert.
-Oui, mais ça n'a pas empêché qu'on ait un enfant en route !
-Oui… Encore toutes mes félicitations…
-Merci ! Mais… je suis persuadée que votre famille vous pardonnera.
Norbert hocha la tête, pas très rassuré.
-Un seul petit détail que je trouve toujours étrange… pourquoi avoir tenu à être accompagné ?! s'étonna Linus.
Norbert soupira.
-Vous imaginez si j'avais eu à faire tout le voyage tout seul ? Je serais revenu comme une épave. Là je suis bien entouré.
Tout le monde sourit.
-Au fait, ce radin de Kenneth a payé un hôtel 2 étoiles !
Tout le monde arrêta de manger et regarda Kenneth.
-Mais enfin vous savez comment on dort dans ces hôtels là ?! s'indigna Linus.
-Z'êtes pas marrant… Trop pas marrant… soupira Jonathan.
-Je suis déçu… statua Norbert.
-Pourquoi vous nous avez fait ça ?! asséna Eddy.
-T'as pas assuré, Kenny ! ajouta Linda.
Kenneth regarda tout le monde puis regarda Etienne.
-J'les ai briefés avant le diner !
-Oooooh !! Tu m'as fait peur putain !!
Tout le monde éclata de rire.