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Smirnoff de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 02/08/2008 à 11:07
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:07

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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028 - Paire de lunettes
« Et d'avoir condamné vos différences, nous ne marcherons plus ensemble »
1994
Sherman avait 16 ans. Il venait de passer son permis. Au volant de sa nouvelle voiture, il paradait dans la ville. Il faisait nuit à Mérouville. Il ouvrit une bouteille et commença à s'envoyer une gorgée de vodka.
Quelques minutes plus tard, il s'envoya contre un arbre.

-Pour conclure, votre honneur, je pense que vous devriez retirer le permis de Mr Cumberdale. Il met sa vie en danger ainsi que celle des autres.
Etienne se tenait devant les juges pour témoigner dans cette affaire. Eh oui, la justice Hoennaise reposait principalement sur des témoignages. La justice du peuple, en quelque sorte.
-Hmm… Je n'irais pas jusqu'à enlever le permis…
-Donnez-lui une restriction, alors, mais empêchez-le de conduire… Pour son bien à lui et pour celui des concitoyens.
Etienne regardait les juges en sa bonne foi de citoyen honnête. Sans se douter que ce ne serait pas toujours le cas.
-Vous avez raison. Sherman Cumberdale, levez-vous.
Il se leva, dépité.
-Trois ans sans conduire, et au terme de ces trois ans vous serez autorisé à reprendre le volant. Je vous condamne également à payer 1000 Pokédollars d'amende. Affaire suivante.
Sherman lança un regard noir à Etienne.
-Pardon Sherman, mais je devais le faire… Pour ton bien.
-Oui c'est aussi et surtout parce que… Toi tu l'as raté, ton permis. Je me trompe ?
Etienne baissa la tête. Décidément il avait une bonne intuition.
-Tu aurais pu te tuer…
-Ca c'est mon affaire, je te remercie. Petit con…
Etienne soupira et sortit du tribunal.

Coralie Smirnoff se leva du banc pour serrer son fils dans ses bras.
-Je suis fière de toi, mon grand.
-Merci, m'man… Même si je me sens un peu coupable d'avoir témoigné contre… et pas pour.
-Il en allait de la sécurité de ta ville et de tes concitoyens. Tu as été très brave de venir témoigner.
-Quand même, tout ça pour un accident… Marmonna Ian.
-Papa disait toujours qu'il fallait défendre ce qu'on croyait juste de défendre.
Ian soupira alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie, le regard mauvais voire amer.
-C'est moi, ton père.


15 décembre 2008, Entre 4 et 5 heures du matin, Carrefour routier Interrégional

Dans les buissons, un homme en treillis militaire avec le visage entièrement barbouillé de glaise noire observait un réseau autoroutier en pleine nuit. Un réseau de câblages et de boîtes mécaniques avait été installé. Très fragile et délicat, le système pouvait s'activer à tout moment.
Il alluma l'émetteur-récepteur
-Je la tiens dans ma main, et j'ai le détonateur juste à côté du cœur. C'est l'arme de demain.
« Mot de passe correct. Tout est installé ? »
-Oui, *****
« Tu es sur ? »
-Vérifié cinq fois. Test câblage assuré.
« Tu n'as laissé aucune trace ? »
-J'ai utilisé le tissu spécial que vous m'aviez donné.
« Très bien. Tout est prêt alors. »
-Je suppose, *****
« Très bien, commence alors… »
-Attendez, ***** ! Je veux une garantie, la garantie que vous me paierez ! Et que… Et que ce que je fais n'entrainera la mort de personne !
« Je te donne ma parole »
-Très bien, très bien…
« Détonateur… »
-Prêt.
« Mise à feu ? »
-Presque immédiate. Environ deux secondes de différentiel.
« Tu n'as pas le droit à l'erreur, tu m'entends ?! Tu as intérêt à assurer sur ce coup là ! »
-Je comprends pas pourquoi tu fais ça, *****… Je comprends pas !
« T'occupes. C'est moi le gentil, dans l'histoire, t'entends ? Tout ce que je veux c'est… Arranger les choses… avant qu'il ne soit trop tard. »
***** cessa la communication. Le type observa la route. Il faisait nuit et c'était un des plus grands axes de communication entre les régions. Le type soupira sur son triste sort. Obligé de faire ça pour avoir une bonne prime.
« Après ça je me casse au soleil avec ma femme et mes enfants… »
Il leva le levier, vérifia qu'il n'y ait personne. Il pria, mais il garda les mains sur le levier.
« Pitié qu'une voiture avec des enfants ne passe pas d'un coup… »
…et fit exploser le carrefour d'un coup sec. Les routes étaient coupées.
-Seigneur… Qu'ai-je fait… J'ai… J'ai commis un attentat… Oh seigneur…
Il partit en toute hâte avec le matériel.

15 décembre 2008, 13h30, Centre culturel de Bourg Geon.

-On a bien fait devenir en avance.
Elle tricotait une écharpe.
-Sinon on aurait eu des places pas terribles.
Etienne soupira.
-C'était une raison pour inviter Sherman à s'asseoir à côté de nous ?!
Le trio était assis sur une rangée assez haute des chaises en velours rouge de la salle de conférence ou la remise des diplômes allait se dérouler d'ici une demi-heure. Depuis tout à l'heure, quelques profs étaient arrivés.
-Oh Etienne… Ce serait tellement bien si vous pouviez faire la paix !
-Et qu'est-ce que tu tricotes ?
-Ton anniversaire c'est dans six jours…
-Bonjour la surprise… Laisse moi deviner c'est…. Une écharpe !!
-J'étais sure que tu aimerais…
Sherman lisait une revue concernant les nouvelles attaques connues.
-Quel beau couple… Toi tu ronchonnes et elle te dit ce qu'elle va t'offrir à ton anniversaire à l'avance…
-Je ronchonne pas. Je constate.
-Je suis là depuis hier et il est redevenu coléreux et susceptible !
-Tu avais besoin de venir avec Sherman ?!
-Sa voiture était en panne et il avait un meeting avec son club de tennis ! Et puis il est très gentil quand tu n'es pas dans les parages…
-Mouais… Sous quelle substance illicite ?
Ils ricanèrent.
-Etienne… Quand cesseras-tu de tout juger ?
-Le jour où il n'y aura plus rien à juger !

Le bus arriva enfin à Bourg Geon. Adam, Jennifer, Nathalie et Richard descendirent.
-Eh bah… On a bien fait d'y aller en avance…
Nathalie soupira.
-On a fait au moins 50 détours ! Comment ça se fait qu'il y ait autant de routes coupées ?!
-Maintenance ? Verglas ?
-Il a pas neigé… Il fait bizarrement beau aujourd'hui.
-C'est bon signe ! Sourit Adam.
-Mouais… Si on veut… Je n'aime pas trop qu'il fasse beau temps comme ça les jours importants, si la nouvelle est mauvaise, les autres jours de soleil deviennent tristes…
-Jennifer, c'que tu peux aligner comme lieux communs et comme conneries… Soupira Nathalie.
-Bah quoi…
-Viens Richard, on va essayer de retrouver Linda.
-Attendez ! Y'a un super restaurant au rez de chaussée, on va manger un bout ! Cria Adam.
Il soupira.
-Pourquoi faut qu'on se retrouve avec les deux plus craignos ?! Ca va Jenny ?!
Elle regardait partout avec insistance.
-Je sais pas… J'ai un… Mauvais pressentiment. Comme si quelque chose de grave allait arriver…
-Grave ?! On va recevoir nos diplômes !
-Je sais pas… Je le sens pas…
-T'es bête…
-Hm… Peut-être bien…
Adam s'étonna qu'elle n'ait pas répondu de façon agressive.

-Je vous ramène quelque chose ?!
Sherman se leva. Linda réfléchit.
-De l'eau minérale !
-J'veux bien un petit thé glacé…
Etienne fouilla dans sa poche pour chercher sa monnaie mais Sherman était parti.
-Si y veut que je le rembourse après il peut courir !
-S'il a voulu ramener quelque chose, il n'allait pas nous demander de l'argent…
-Mouais. Bien essayé, Mister Kali Jones…
-Etienne…
-Quoi, tu veux que j'aie de la compassion pour notre petit Sherman ? Il est quoi, mourant ?
Linda soupira.

Sherman approcha de la machine à boissons au rez de chaussée.

-Et maintenant, Flashback revient sur le grave accident qui s'est déroulé à Voilaroc…
Sherman borda sa femme endormie sur le canapé et il baissa le son de la télé. Il soupira et alla se chercher une cannette de Kronenbourg. Il commença à la descendre. On l'appela. Il se dirigea vers le téléphone.
-Allô ?
« Sherman ? C'est Mercadet »
-Greg… Comment ça va ?
« Ca va… Devine qui est sous le coup d'une affaire de disparition d'élève ! »
-Comment ça…
« Etienne Smirnoff ! Il passe en jugement dans cinq jours ! »
-Oh… Je vois…
« Tu te rends compte ?! Cul de bouteille va tomber ! Allez, à plus ! »
Sherman raccrocha, surpris.

-Bonjour monsieur… Je peux vous aider ?
-C'est demain que Mr Smirnoff passe en jugement ?
-Attendez… Oui ! Le tribunal administratif le fait passer demain.
-Je souhaiterais m'inscrire pour témoigner en sa faveur.
-D'accord… Il nous faut votre justification.
Sherman regarda des deux côtés. Il était à l'accueil du tribunal de Hoenn.
-J'ai… Des raisons de penser qu'il est victime d'une espèce de coup monté.
La réceptionniste hocha la tête.
-Pièce justificative de votre implication dans l'administration relative à lui…
-Voilà.
Il tendit sa carte de professeur. La réceptionniste écarquilla les yeux.
-Désolé, Monsieur ! Vous avez un casier judiciaire. Vous n'êtes pas autorisé à témoigner pour qui que ce soit.
-J'ai étudié le droit, moi aussi. La dernière affaire à laquelle je suis relatif date de 1994, ça fait plus de trois ans, il y a prescription.
La réceptionniste secoua la tête.
-Pas pour le tribunal administratif.
-Ce… c'est proprement scandaleux… J'ai vérifié au moins trois fois et j'ai demandé à un ami juriste…
-Désolé monsieur.
Sherman repartit en soupirant sur l'ironie : Parce qu'Etienne l'avait fait arrêter étant jeune, il ne pouvait pas témoigner pour l'aider. Il aperçut sa femme.
-Gloria ? Qu'est-ce que tu fais là ?
-Tu as oublié de me laisser de l'argent avant de partir… J'comptais aller faire les courses.
-Pour la troisième fois de la semaine ?
-Tu m'espionnes ?!
-… Non, je suis de près mes comptes c'est tout… Je comptais témoigner pour un collègue mais impossible…
-Y'a que 1650 Pokédollars !
-Bah quoi… ?! Rhooo tu… Bonjour Linda…
Elle monta vite, en évitant de se faire voir, ce qui étonna Sherman.
« C'est pas les habitudes de mademoiselle… »
-Bon, Sherman ! Tu m'emmènes au supermarché ?
-Mouais…


Il plaça la pièce qui tomba, et il récupéra le thé pour Etienne. Il retourna à la salle de conférence et donna à ses collègues leur dû.
-Tu ne t'es rien pris ?! S'étonna Linda
Etienne regarda Sherman, intrigué.
-Je… J'avais pas soif.
-Ca va Sherman ? demanda étonnamment Etienne.
-Oui, oui oui, je… Repensais à plusieurs choses…
Sherman avait une sorte d'impression de déjà vu. Comme si il revivait une espèce de rêve.
Miranda apparut de derrière une porte noire à côté de la scène. Etienne applaudit.
-Ouaiiiis un strip ! Whouhouuu !
Miranda leva les yeux au ciel et arpenta les marches pour parler à Linda.
-Il y a un problème sur les routes des quatre régions… Ils sont en train d'en parler aux infos…
Etienne, Linda et Sherman s'étonnèrent et descendirent avec elle pour voir de quoi il en retournait.

« La situation est dramatique. Tout le comté de Poképolis est touché. Les quatre régions principales qui constituent l'archipel ont vu 70% de leurs routes coupées par des attaques à l'explosif ayant eu lieu cette nuit et ce matin. Aucun coupable n'a pu être trouvé et fort heureusement aucun blessé n'est à déplorer. Cependant tout laisse à penser que l'attaque est d'origine terroriste. »
Linda s'étonna.
-Terroriste ?!

« Quelques groupuscules terroristes ont d'ores et déjà démenti toute implication : Les Tigresses de Rivamar condamnent les attentats. L'alliance des Equipes réunifiés de même. L'ANPP (Alliance Nationale Pour les Pokémon) ne revendique pas l'attentat et signale qu'elle ne s'attaque qu'aux constructions polluantes. »
-Il se passe un truc pas net… Marmonna Nathalie en mangeant un sandwich grec.
-Ouais… Je suis d'accord… Souffla Jennifer entre deux salades. Elle se tenait le ventre, visiblement indisposée.
-C'est juste des routes coupées… Soupira Adam, Qu'est-ce qu'ils nous embêtent…
-On a voulu gêner la circulation… Murmura Richard.
Les trois autres le regardèrent.
-Quelque chose se prépare… Quelque chose de grave.

Sherman regarda par une vitre alors que Miranda, Linda et Etienne discutaient de ce que cela pouvait être.
-C'est peut-être juste une diversion, ils font toujours ça dans les films ou les séries… Fabula Etienne
Sherman grommela.
-Etienne, c'est du sérieux. On veut perturber la circulation… On veut empêcher des gens d'aller quelque part…
-D'après mes informations, les écoles sont encore accessibles, certaines entreprises ont été obligées de fermer, et beaucoup d'ouvriers sont sur les routes, à essayer de tout rétablir… Remarqua Miranda
-C'est ce que je disais, on essaie de détourner l'attention…
-Mais la détourner de quoi ?! Rétorqua Sherman.
-Aucun groupe terroriste ne revendique…
-Ca veut rien dire, Linda. Tous les groupes terroristes n'ont pas de prise de parole sur la scène médiatique. Et perso, si j'avais commis un acte pareil j'enverrais pas de lettre à la TNJ ! (Télévision nationale de Johto, ndla)
Etienne regarda Sherman.
-Tu en sais quelque chose ?!
-… Pas vraiment… Je le sais c'est tout.
Etienne vit Miranda vérifier ses e-mails.
-Kenneth va arriver en retard… Les autres aussi… Oh non…
-Vous êtes inquiète pour Kenneth ?!
Miranda se tourna vers Smirnoff.
-Oui, Mr Smirnoff. Les morues éprouvent de la sollicitude entre autres sentiments éparses.
-J'ai dit Morue ? Je voulais plutôt dire Voleuse de meilleur ami ou Croqueuse de diamants !
Linda soupira. Miranda se leva et fit face à Etienne.
-Etienne, tu…
-Laisse, Lily… Je ne m'intéresse pas à l'argent de Kenneth. Traitez-moi de morue, de voleuse d'ami, de travailleuse du sexe faible... Mais je vous défends de prétendre que je suis avec lui pour l'argent. Nous partageons une relation affective très forte.
-C'est pour ça qu'il vous invite au restaurant le plus cher de la ville…
Elle baissa le clapet de son iBook ou l'e-mail était affiché et gifla Smirnoff. Linda sursauta, tout comme Sherman.
-Désolé, Lily…
-Je comprends, je comprends…. Etienne, enfin !
-Je vais m'isoler pour lire mes mails à l'abri des regards INQUISITEURS et MAL PLACES !
Miranda partit dans l'arrière salle avec son Mac.
-Etienne, ce ne sont pas des manières…
-Elle en veut à l'argent de mon meilleur copain.
-Tu dis ça parce que tu es jaloux de Kenny.
Etienne regarda Linda.
-Jaloux ?
-Oui… Lui a une relation stable, bien installée, et toi tu peines encore à franchir ce cap.
-Tu as passé une soirée chez moi !
-Et eux ils habitent ensemble depuis 3 mois ! Légère nuance, tu vois.
-Ca va, j'vous dérange pas…
Ils regardèrent Sherman.
-Etienne, généralement une femme qui en veut à l'argent de son mari, elle prend l'argent, elle s'en fout d'être invitée dans un bistrot classe, maugréa l'homme aux cheveux poivre et sel.
Sherman se dirigea vers la sortie. Linda le regarda partir.
-Je n'y pensais plus… C'est vrai que son ex-femme était vraiment ignoble…
-Mouais… Ca va c'est pas un drame non plus…
-Tu ne disais pas ça quand tu croyais que ça allait être le cas pour Kenneth ! Mais Miranda est une femme bien.
-Salée dans une barquette ou en brandade !
-Etienne…
-J'ai le droit de m'en faire pour mon meilleur copain ?! On est redevenus super proches depuis que… Je sais tout. Mais à chaque fois qu'il me laisse c'est pour… Elle.
-Kenneth n'a jamais eu de relation comme ça avec une femme, tu pourrais lui laisser ça au moins…
-Bah y'a des fois, je voudrais qu'elle soit morte !
Linda soupira en levant les yeux au ciel et en secouant la tête.
-Puisses-tu ne jamais être exaucé…
-J'ai de la chance attention ! N'oublie pas : Petite étoile !
-Les petites étoiles ne font pas de crasses aux gens.

Sherman arriva dans le rez de chaussée. Il vit que quelques élèves étaient là.
-C'est Mr Cumberdale… S'étonna Richard.
Sherman aperçut Richard et Nathalie. Il les salua.
-C'est le collègue de Mr Smirnoff, c'est ça ?! Demanda Adam.
Jennifer réfléchit.
-J'en sais pas trop mais apparemment oui… C'est lui qui était alcoolo c'est ça ?
-D'après Daniel, il a arrêté.
-Oh… Bonne chose je supp…
Jennifer écarquilla les yeux, détourna la tête et vomit par terre devant Richard et Adam, dégoûtés, et Nathalie impressionnée.
-Tu remontes dans mon estime, Scoresby…
-Jenny !!
Adam lui frotta le dos.
-Ca va ?!
-Boui…
La serveuse du café-restaurant du centre culturel arriva avec serpillères et balayettes.
-Excusez-moi, il y a une infirmerie ici ?
-Ca va Adam…
-Qu'est-ce que tu as, Jennifer ?
-Elle va recevoir les résultats de ses examens, tout baigne… ironisa Nathalie.
-Pas encore d'infirmerie, mais pour la journée un gymnase est réquisitionné, la quatrième porte au fond du couloir après l'accueil !
-Merci !
Adam mena Jennifer jusqu'au gymnase.
-Lâche-moi…
-Tu vas pas bien, Jenny…
-Ca va, je suis pas handicapée…
Il l'amena devant la porte.
-Tu peux me laisser, je sais encore ouvrir une porte !
-Mais…
-Quoi ?
Il hésita, déglutit, puis lâcha :
-C'est juste que… Je… Tiens à toi… Tu me fais peur là…
Jennifer regarda Adam, surprise.
-Tiens…
Il lui passa une boîte de bonbons.
-C'est à l'Eucalyptus… J'ai pensé que tu aimerais.
Elle le regarda, étonnée. Il tourna les talons.
-Rétablis-toi vite, hein… J'veux qu'on aille voir nos résultats ensemble !
-Ad…
Il était déjà loin. Elle rangea les bonbons dans la poche de son jean et entra dans le gymnase. Il y avait deux infirmières et un type assis sur un lit. Quelques Leveinard aussi.
-Excusez-moi, je… J'ai vomi…
-D'accord, venez vous allonger, on va vous ausculter.
Elle regarda l'adulte qui respirait avec une bombonne à oxygène. Il retira son masque et regarda Jennifer, coléreux.
-Bah quoi ? T'as jamais vu un asthmatique ?
-Vous devriez avoir un inhalateur…
-J'en avais un mais il s'est cassé. J'ai envoyé quelqu'un m'en racheter un, mais impossible, ces foutues routes étant coupées ! Je suis obligé d'attendre l'arrivée de Mr Heine pour qu'il m'en ramène un, et ça va prendre des heures !!
-Vous êtes un mec important ?
L'homme grommela derrière son masque.
-Je ne suis pas un MEC, mademoiselle, je suis Linus Winchester, le nouveau proviseur de la faculté de Doublonville ou vous irez peut-être un jour si votre retard mental s'estompe avec l'âge !
-Ah c'est vous…
-Oui c'est moi !
-Bah je suis peut-être conne, mais moi au moins je fais pas une crise d'asthme à 40 balais passés….
-Je n'ai que 41 ans, mademoiselle ! Et ne soyez pas insolente.
-Vous voyez ? Je suis médium en plus…
Linus grogna.

-Sun shining through the night, Afternoon Delight… Hey-hé Afternoon Delight…
Etienne taillait la haie de la devanture de chez lui. Il observait l'entrée de la maison Cumberdale qui était juste à côté de la sienne à Mérouville. Etienne avait quoi, 22, 23 ans.
-Hey, héééé…
-Etienne !
Il se retourna et vit son beau père par la fenêtre.
-Magne tes fesses ! Ta mère veut ses haies taillées avant ce soir ! Utilise donc tes Pokémon, là… Au lieu de gazouiller…
Il ferma la fenêtre. Etienne soupira.
« Sauf que c'est à toi qu'elle a demandé de le faire, à la base, pauvre tête de con… »
Il recommença à cisailler les branches qui dépassaient.
« Et hors de question que mes Pokémon fassent tes corvées, sale feignasse… »
Gloria sortit de la maison de Sherman en claquant la porte.
-Salut Etienne !
-Bonjour, Gloria…
Sherman ouvrit la porte.
-Attends, Gloria…
-Nan c'est plus la peine ! T'as pas à me traiter de fille vénale ! Surtout devant tes parents !
-Mais je croyais que…
-Nan, c'est fini ! Tu me débectes en plus !
Elle partit dans sa voiture de sport décapotable. Sherman soupira sur le trottoir. Etienne regardait la scène, intrigué. Sherman rentra chez lui et vit Etienne.
-Qu'est-ce que tu regardes, toi ?
-Je taille ma haie.
-J'vais t'en foutre moi… J'vais te la bétonner ta haie, tu vas voir… Crétin…
Il rentra chez lui en claquant la porte à nouveau. Etienne soupira.
-Avec plaisir Sherman… Déleste-moi de mon Saint-Sécateur…


Adam croisa Sherman.
-Ca va, monsieur ?!
-Hein ? Oui… Tu es…. ?
-Adam Merridew ! J'ai été l'élève de Smirnoff.
-Hm. Daniel et Clarissa ne sont pas là ?
-Non… J'ai essayé de les appeler ce matin, pour qu'on vienne en avance tous ensemble mais impossible de les joindre par téléphone.
-Comment ça ?
-Ca passe plus. Vous avez essayé de les joindre, non ?
-Je vais essayer…
-Ok !
-Et toi, tu attends pour les résultats ?
-J'emmenais ma copine à l'infirmerie.
-Je vois.
-Je suis un peu inquiet… Par nature.
-Bon, je sors pour essayer de les appeler.
-Ok ! Bonne fin de journée.
-Toi aussi.
Sherman fit quelques pas dehors. Il poussa un long soupir comme ceux qu'il poussait souvent depuis quelques années.

Il se réveilla au commissariat. Comme souvent.
-Mr Cumberdale ?!
-Oh… Excusez-moi, un petit somme…
-La caution a été enregistrée. Votre… amie est libre.
Il se leva et alla voir Gloria qui avait provoqué un accident avec sa voiture. Elle soupira en le voyant.
-Désolée…
-C'est rien. Tu n'es pas blessée c'est ce qui compte.
-Pourquoi tu es venu payer ma caution ? En plus dans quelques semaines tu vas passer trois mois avec deux gamins là… Tu vas avoir besoin d'argent.
-Arrête de penser à l'argent, Gloria. Je ne voulais pas que tu passes en jugement inutilement pour un bête carambolage. Et puis je tiens un peu à toi, aussi.
-Mouais… Tu mérites d'avoir une épouse qui te corresponde. Je suis plutôt le genre… garce, attirée par l'argent.
-Mais non. Tu es simplement… Trop ambitieuse.
-C'est nul, dit comme ça… Tu joues mal sur les mots.
-Je sais. Allez, rentre chez toi et… Evite de cogner qui que ce soit.
-Sherman…
Il se retourna.
-Merci.
Il hocha la tête et repartit.

En partant, Sherman fut accosté par un flic noir : Duncan Maxwell.
-Mr Cumberdale… Je sais que ce n'est pas vraiment le moment, mais… Sur votre fiche je lis que vous êtes professeur…
-Exact, oui…
-Et syndiqué…
-Exact, c'est juste au cas où j'ai à m'absenter pour aller à un colloque. J'ai remarqué qu'on n'était pas payé pour ces absences là, alors comme je suis souvent sur les routes… Je suis professeur d'attaques, donc je dois me tenir au courant…
-Est-ce que je peux vous interroger à propos du syndicat ?
-… Moi personnellement ça ne m'embête pas…

-Vous l'ignorez ?
-J'avoue que vous me posez une colle, là… Je me suis inscrit il y a six ans, donc pour ce qui est des origines du syndicat, je ne vous cache pas que je ne sais rien… Rien du tout de comment ils ont été créés. Les autres membres plus anciens n'en savent rien non plus… Pourquoi ça vous intrigue ?
-Connaissez-vous… Ryan Price ?
-Ryan Price… Je connais la famille Price, bien sur, le père est un mafieux… On en parlait pas mal aux infos pendant un temps… Pourquoi ?
-C'est le porte-parole du syndicat….
-Vraiment ? Première nouvelle…
-Vous êtes le septième professeur syndiqué à nous le dire.
-Pourquoi se cache t-il de nous ? C'est insensé…
-Mr Cumberdale, les syndicats se sont créés il y a dix ans… Rien ne serait relatif, par hasard, dans votre profession, à cet évènement ?
-Rien, non… A part la cessation du plan Bishop, les enfants de 2e année suivant un programme itinérant. On a arrêté à cause d'une affaire qui a touché un collègue. Une disparition d'enfant.
-Quel collègue ?
Sherman soupira.
-Je suis malheureusement tenu au secret dans cette affaire. L'administration est très stricte, toutes les affaires concernant des enseignants ne doivent pas sortir de la profession. Au point que nous avons des lignes sécurisées en cas du moindre problème. Interdiction d'appeler l'extérieur. Les mouchards sont licenciés sans indemnité et cloués au pilori.
-Ce serait très utile, vous savez… Vous pourriez aider votre ami, nous enquêterions sur cette affaire très sérieusement...
-Manque de pot en plus… Le type que vous me demandez de citer n'est en aucun cas mon ami.
Duncan hocha la tête.
-Merci, Mr Cumberdale… Vous pouvez partir.


Sherman regarda le centre culturel de Bourg Geon. Il s'empara de son portable. Une sonnerie retentit.
« TILILI –--- TILILI –--- TILILI… »
-Coupé… Plus de réseau… Ils n'ont pas pété que les routes…
Adam sortit sur le seuil du centre culturel. Il allait s'asseoir sur les marches à l'entrée du centre lorsque soudain, on entendit un sifflement. Sherman se retourna. Un obus fonçait droit sur le centre. Sifflant et Fumant.
-Bon sang… ADAM !
Adam releva la tête et vit l'objet. Il plongea à terre en hurlant. L'obus atteignit le hall ou il explosa, libérant un Rhinastoc qui se plaça dans l'entrée. Soudain, une dizaine d'hommes contournèrent la maison pour entrer par la porte dans le centre culturel. Sherman vint chercher Adam, et ils s'éloignèrent en courant. Adam regarda les étranges militaires cagoulés entrer.
-Oh mon…
Rhinastoc sortit. Par ses paumes il libéra des Pokéball. Des Smogogo, Grotadmorv et Ninjask en sortirent. Ils recouvrirent bientôt le centre.
-Mais… Mais qu'est-ce qui…
Sherman balbutia.
-C'est une prise d'otages…

-A TERRE ! TOUS A TERRE !!
-YIIIIIII !
Nathalie et Richard s'agenouillèrent avec les autres élèves. Les professeurs sortirent de la salle de conférence, alertés par le bruit. Ils se virent menacés par une rangée de mitraillettes.
-Seigneur !! Cria Linda
-A terre, les ingrats ! A TERRE J'AI DIT !
Etienne et Linda s'assirent côte à côte.
-Chouette, une prise d'otages, j'en voulais une à Noël 82…
Linda regarda Etienne.
-C'est vraiment, VRAIMENT pas le moment de plaisanter !
-T'en fais pas… Je suis là, il t'arrivera rien…
Ils observèrent les preneurs d'otage. Une voix inconnue se leva.
-Vous allez commencer par nous donner toutes vos Pokéball… Pour éviter tout malentendu…
Des types vinrent récupérer les Pokéball des élèves, des professeurs et du personnel du centre.
-Une vraie bande de lopettes pour prendre un centre culturel en otage…
-Etienne, je me demande si je suis vraiment en sécurité à tes côtés…
-Mais si…

Jennifer, Linus et les infirmières entendirent l'explosion. Lorsqu'une d'entre elle tenta de sortir, elle ferma la porte immédiatement.
-Oh mon Dieu !! C'est une prise d'otages !! Des militaires se sont introduits dans le bâtiment !!!
-Pardon ?! S'étonna Linus qui buvait un thé chaud.

Miranda était assise dans l'arrière-salle de la salle de conférence en train de fumer une cigarette et d'attendre un mail de Kenneth.
« Allez, Kenny, réponds…
Soudain, une secousse eut lieu et un grand fracas.
-Oh…
Un rétroprojecteur tomba sur son ordinateur et le brisa.
-Et merde !! Oh… J'avais pas fini de le payer !! Putain…
Elle tenta de sortir mais la porte était bloquée par un porte-manteau qui avait brisé la poignée. Miranda s'en aperçut lorsque la poignée lui resta entre les mains.
-Bordel… Miranda c'est ton jour de chance…
Comme elle n'était pas femme à crier et à paniquer, elle attendit qu'on vienne lui ouvrir.

-Bien…
L'homme entra, faisant claquer ses grosses chaussures neuves sur le sol, suivi par un autre. Etienne s'étonna de reconnaître la personne…
-Mesdames et messieurs, je suis Ryan Price ! Je suis le leader syndicaliste de la région Johto… Enfin, EX-leader… J'ai été viré par ma hiérarchie, à cause d'incidents successifs qui ont causé mon éviction…
Etienne se fit tout petit.
-De plus voyant le nombre de démissions du syndicat, il est fort possible que ceux-ci se voient supprimés, alors… J'ai décidé de prendre les devants et de faire place nette… De punir les ingrats par moi-même… Je vous présente mon frère Marcus, mercenaire de son état. Il revient de Rhode. Il y a eu une guerre là bas, Pfiou… Je ne vous raconte pas, mais il y avait des morts, des vrais. Et Marcus n'est pas un gentil, loin de là… Va voir dans les autres pièces si tu trouves d'autres otages, mais ne ramène personne ici, ils sont déjà trop nombreux. Laisse-les à garder par tes… « Amis ».
-Ok, frérot.
-Bon… Comme vous le voyez nous sommes armés. Ceci n'est pas un exercice. Je ne suis pas un fou, rassurez-vous. Je ne descendrais pas tous les otages tout de suite. J'irais doucement… Et avant toute chose je voudrais savoir si… quelqu'un dans cette salle connaîtrait un certain…
Il rechargea son fusil dans un bruit puissant et énergique.
-ETIENNE SMIRNOFF….
Linda frissonna et regarda Etienne à ses côtés qui semblait blanc comme un linge.