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de Khlass

Bonsoir la populace.

Je me promenais à dos de mon fidèle destrier cet après-midi (il s'appelle Castro). Je me baladais parmi les humains, cette espèce fort intéressante et tellement énigmatique. Tous me regardaient d'un air bizarre. Peut-être était-ce à cause de Castro, ce Chenapan d'Aspicot ? Ne vous y fiez pas, il est très grand, sinon comment voudriez-vous qu'il me serve de monture ? Bref, Castro, toujours entier et moi-même, toujours en forme, nous rendions vers la demeure d'Alphonse. Alphonse était un sage, un vrai, qui trônait en haut d'un village humain depuis son moulin. Sur la colline était d'ailleurs inscrit MOULIN façon hollywoodienne. Mon ami ursidé (et chelou avant tout) avait lui-même écrit ces lettres relatives à son propre moulin.

Une fois rentré au sec alors qu'il ne pleuvait pas, j'aimais faire remarquer à Alphonse que sa demeure était un peu poussiéreuse. Il m'expliqua qu'il employait des hommes et des femmes mais aussi des femmes et des hommes pour nettoyer le moulin, puis faire le pain. Dans cet ordre. Voilà pourquoi sa maison était chaque soir poussiéreuse. Je m'étonnai et lui exposai ma vision des choses :
"Natu pas l'impression de te faire rouler dans la farine par ces gens étranges ? Xatu pas peur de finir dans le pétrin ?"
Il me répondit sur un ton blasé que tant que ces gens se faisaient du blé, ils étaient contents.

S'en suivit alors une discussion profonde sur les humains. Quel était leur but dans la vie ? Survivre ? Engendrer une descendance ? Être heureux ?
"Tu sais, mon Electhor...
- Oooh, appelle-moi par mon prénom, lui répondis-je gêné.
Il me regarda en ouvrant ses grands yeux noirs qui me faisaient penser à des boules de bowling sans les trous et de la taille d'une bille ; à des billes en fait. Je me demandais alors si Bill ne lui irait pas bien comme prénom. Teddy Bill, j'avais déjà son surnom, lui qui était bien sage sans être une flèche, c'était parfait...
- Tu n'as pas de prénom Electhor.
- ..."
Moment gênant... Il avait raison. Je me levai, retournai vers la porte de sortie, entrai dans la cuisine, ressortis et allai cette fois vers la vraie porte de sortie, enjamba un bout de bois, me rendis compte de ma bêtise, sortis mon fidèle Castro de sa MasterBall, enjamba mon destrier et partit la tête haute sans me retourner. Heureusement que je n'étais pas susceptible, que cela aurait-il été sinon ?

En repassant dans le village humain, je les vis tous abrutis par un seul homme, plus grand, un air bizarre et avec quatre bras et qui les incitait à porter un uniforme de la couleur de mon plumage. De plus, ils réfléchissaient.
M'adulaient-ils ? J'en doute. Je les regardais tous marcher en procession vers le sommet de la colline, défendant multiples idéologies inscrites sur des panneaux.

"Je ne les comprendrai jamais...
- Depuis quand tu parles toi ? lançais-je à mon asticot.
- Ce n'est pas lui qui a parlé andouille."
Je me retournai et me retrouvai face à Arceus. Dieu sait qu'il avait raison dans ses propos. Il continua sa route et je le suivis. Je voulais passer un peu de temps auprès de la voix de la sagesse sur la voie de la sagesse. Je voulais lui dire quelque chose mais je ne savais pas quoi. Parler de la misère humaine dans le monde, des relations entre humains et Pokémon, de l'apport d'une démocratie équitable pour tous ?
Je pris mon courage à deux mains qui battait des ailes et lui lança :
"Et sinon frérot, ta sclérose en plaques, ça va comme tu veux ?"